Mon Espace santé : un peu plus de la moitié des médecins de ville ont un logiciel compatible
Ce lundi 5 février, la Délégation du numérique en santé (DNS) a dévoilé de nouveaux chiffres relatifs aux habitudes des Français. Parmi eux, 90% ont déjà eu recours à au moins un outil ou service du numérique en santé (prise de rendez-vous, téléconsultation, téléservices de l'Assurance maladie ou de la mutuelle, objets connectés...). C’est le cas par exemple de Mon espace santé, la plateforme qui permet de rassembler les données médicales des patients de façon plus sécurisée.
Lancée le 2 février 2022, la plateforme héberge, deux ans après, les dossiers médicaux de plus de 11 millions de Français (soit 15,6% de la population), révèle la DNS. Pour rappel, la barre des 10 millions avait été franchie à l’automne dernier. "Toutes les semaines, 300 000 personnes se connectent pour utiliser Mon espace santé, pour le consulter ou pour y verser des documents", ajoute Hela Ghariani, qui codirige la DNS.
La délégation précise également que 20 millions de documents sont envoyés tous les trois mois sur la plateforme. Aujourd’hui c’est un document sur deux qui est déposé sur Mon espace santé. Si de plus en plus de laboratoires ou hôpitaux envoient automatiquement les résultats sur l’espace numérique de leurs patients, les médecins de ville, eux, sont encore en retrait. La principale raison : l’obtention des logiciels adéquats et leur mise à jour. “51 700 médecins libéraux ou maisons de santé ou centres de santé sont équipés” des logiciels compatibles avec Mon espace santé et mis à jour, pointe Hela Ghariani, même si elle reconnaît une “nette progression sur la fin d’année dernière” de la part de la médecine de ville.
87% d'utilisateurs de Doctolib
La DNS a également réalisé un baromètre avec Verian et Harris Interactive, des sociétés de sondages et d’études, sur 2 032 Français. D’après cette enquête, s’ils reconnaissent connaître à 82% Mon espace santé, les Français s’intéressent également à d’autres plateformes de santé. 78% des Français en utilisent pour prendre des rendez-vous en ligne, 67% pour récupérer des examens en ligne, 31% pour téléconsulter et 26% pour collecter leurs données de santé à l’aide d’un objet connecté.
Parmi les sites internet les plus connus, Doctolib arrive en tête. 87% des Français disent l’utiliser, contre 83% pour la plateforme de l’Assurance maladie, Ameli. Le troisième site est Doctissimo, utilisé par 51% des Français, même s’il reste “décrié pour les informations rapidement alarmantes véhiculées, sa dimension de partage d’expérience est néanmoins appréciée”, précise le baromètre.
Selon les Français interrogés, les outils numériques peuvent offrir d’autres avantages. Pour 58% d’entre eux, ils peuvent réduire les déserts médicaux et 48% pensent qu’ils peuvent améliorer la qualité des soins.
Les Français émettent cependant quelques réserves sur ces nouvelles technologies. Si 582 hôpitaux ont déjà été la cible de cyberattaques, 77% des répondants ont peur de voir leur compte comportant leurs données médicales subir le même sort. 78% craignent également des usages commerciaux de leurs données de santé. “Pour l’État, cela signifie qu’il faut apporter des garanties sur la protection des données. Cela passe par la certification des hébergeurs. Nous avons aussi lancé un plan de rattrapage de la sécurité des systèmes d’information à l’hôpital, doté de 200 millions d’euros, montant qui devrait monter à 700 millions d’ici à 2027”, assure Hela Ghariani.
[Avec Le Figaro]
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