Rapide, simple et indépendant : c'est Doocteur, le Google des médecins

16/04/2019 Par Yvan Pandelé
E-santé
L'association KitMedical.fr travaille à faciliter la vie des médecins grâce au numérique. Elle vient de lancer Doocteur, un moteur de recherche destiné à court-circuiter les sempiternels médias grand public au profit de sites médicaux sérieux. Un sérieux gain de temps et d'ergonomie pour les médecins qui font des recherches sur internet. Autrement dit, à peu près tous.

  Doocteur.fr. Avec deux "O", comme le célèbre moteur de recherche. Et de fait, le site a l'ambition de devenir le Google des médecins : sobre, rapide, efficace, il permet surtout de s'affranchir des sites grand public aussi bien référencés que peu fiables. "Il y a dix ou quinze ans, il n'y avait que des sites médicaux professionnels sur internet : maintenant on tombe sur Passeport Santé, Santé+ Magazine ou Doctissimo à la moindre requête médicale", explique le Dr Thomas Bammert, généraliste à Guérande (Loire Atlantique) et cheville ouvrière du projet.

"La dernière fois j'avais un patient avec une douleur interne au genou et une petite masse sensible à la palpation", relate le créateur de Doocteur. "J'ai cherché 'gonalgie interne tuméfaction' et vu apparaître 'plica du genou' dans les deux premiers résultats. J'ai fait un diagnostic en contexte de soin en trente secondes", s'enthousiasme-t-il. Ayant expérimenté le service depuis presque un an, il loue "un confort d'utilisation incroyable". Cochrane, Vidal, HAS… Et de fait, Doocteur – prononcer : "doucteur" – fonctionne comme Google, sur lequel il s'appuie. Seule différence : les résultats sont limités à une liste de quelque 320 sites médicaux "sérieux" : revues médicales indépendantes (Prescrire, Revue médicale suisse…), autorités sanitaires (ANSM, HAS…), sociétés savantes, bases de données de médicaments (Vidal, BCB, BDPM…), sites d'evidence-based medicine (Cochrane, Minerva), systèmes d'aide à la décision médicale (Anbibioclic, Dermatoclic…). La base de données n'est pas publique à ce jour, mais une réflexion est en cours sur ce point. Détail important : tous les sites répertoriés sont en français. Lancé fin mars 2019 après plusieurs mois de test, Doocteur semble pour l'heure agréger les enthousiasmes. "Ce que je retiens des retours utilisateurs, c’est que les gens qui y ont goûté ne retournent plus sur Google", indique Thomas Bammert. Pas étonnant quand on sait que plus de 9 médecins sur 10 utilisent avant tout internet pour y trouver des informations scientifiques. Une thèse sur Doocteur est déjà prévue à la faculté de médecine de Nantes, et les informations de recherche récoltées pourront être utilisées à des fins de recherche. KitMédical, la trousse à outil numérique Médecin-geek de la plus pure espèce, Thomas Bammert travaille au développement d'outils numériques deux jours par semaine, sans oublier les soirs et week-ends. Il est aussi président de l'association KitMédical, qui œuvre à mettre ces outils à disposition des médecins via le portail éponyme. Parmi eux, des incontournables tels que Prevenclic ou Recomedical, et désormais Doocteur. Avec un leitmotiv : tout doit être gratuit et indépendant.

L'association basée à Nantes compte huit membres actifs : six généralistes et deux universitaires en médecine générale du CHU de Nantes. L'indépendance vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique est inscrite dans ses statuts. (Cela vaut aussi pour l'industrie de la e-santé, précise Thomas Bammert lorsqu'on lui pose la question). Et de fait, les soutiens financiers de KitMédical sont à chercher du côté des libéraux eux-mêmes (URML Pays de Loire) et de l'assurance maladie (CPAM Pays de Loire). Il y a peu, l'association KitMédical a également mis à disposition des médecins libéraux l'outil Omniprat, développé par l'URML Pays-de-Loire et la CPAM 44 pour faciliter la cotation des actes. Un outil intéressant pour les nombreux médecins qui finissent par renoncer à leurs honoraires par rejet de la nomenclature. Autre projet à l'horizon : un site d'aide à la décision médicale, destiné à mettre les protocoles de la HAS à disposition immédiate des praticiens. En attendant, il est déjà possible de passer par Doocteur…        

Doocteur en pratique : le mode d'emploi

Doocteur fonctionne comme Google, et accepte les même opérateurs. Exemples de requêtes : Lyme -controverse ; vaccins after:2018 ; "inhibiteurs de SGLT2"... Il est bien sûr possible d'ajouter le site en favori sur son navigateur.

D'autres astuces permettent de l'utiliser en un tournemain sur sa plateforme préférée :

-Sur Chrome ou Firefox
Ajouter le favori "Doocteur" avec l'adresse https://doocteur.fr/results.html?q=%s et le mot-clé dooc. Pour faire une requête sur le site, il suffit ensuite de taper dooc + REQUÊTE dans la barre d'utilisateur.

-Sur mobile Android ou iOS
Il suffit de se rendre sur le site KitMedical.fr depuis son mobile. Une notification propose d'ajouter le raccourci sur l'écran d'accueil, ce qui permet de faire rapidement des recherches depuis Doocteur.

 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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