Téléconsultation : les députés étrillent l’offre d’abonnement de Ramsay
"Nous ne souhaitons pas le développement de ce type d’offre, et j’appelle ce qu’elle cesse", a déclaré le député Pierre Dharréville, à propos des forfaits "téléconsultation" comme celui proposé par le groupe de cliniques privées Ramsay. Avec la députée (Ensemble) du Loiret Stéphanie Rist, le député PCF des Bouches-du-Rhône est le co-rapporteur d’une "mission flash" sur l’offre Ramsay, qui a rendu ses conclusions mercredi 19 juillet.
Pour rappel, Ramsay propose depuis plusieurs mois, en partenariat avec la plateforme Medaviz, un forfait mensuel sans engagement de téléconsultation sur abonnement à 11,90 euros, qui donne accès à des téléconsultations 7j/7, 24h/24. Plus de 20 spécialités médicales sont représentées. Le forfait n’est pas remboursé par la Sécurité sociale, mais les prescriptions le sont, au même titre que pour une consultation normale. Cette offre a été accusée de contribuer à créer une médecine à deux vitesses, et de prélever au bénéfice de ses abonnés du temps disponible de médecins, alors que ceux-ci ne peuvent déjà pas répondre à toute la demande de soins.
Après 2 semaines d'auditions, retrouvez les conclusions de la mission flash concernant les #téléconsultations sur abonnement dont je suis co-rapporteur. #DirectAN pic.twitter.com/eRC6z5RjKc
— Stéphanie RIST (@stephanie_rist) July 19, 2023
Un "flop commercial"
Le court rapport, soutenu par tous les députés présents lors de sa présentation, estime que, de toute façon, l’offre de Ramsay a été un "flop commercial", avec seulement 47 abonnements actifs au 29 juin 2023. Le document distingue toutefois cette offre de la téléconsultation en général. "On ne peut pas dire que la téléconsultation n’a pas d’intérêt", a ainsi estimé Stéphanie Rist.
La rapporteure n’a pas écarté la possibilité d’un assouplissement du plafond de temps passé en téléconsultation pour certaines spécialités. Actuellement, ce plafond est fixé à 20% pour tous les médecins, alors que certaines spécialités, comme la psychiatrie, se prêtent mieux que d’autres à ce mode d’exercice. "Ce qui me paraît important, c’est que l’exercice en présentiel doit être majoritaire" pour un médecin, a-t-elle déclaré.
[Avec AFP]
La sélection de la rédaction