A Tours, des milliers de doses d’AstraZeneca dorment au CHU, les généralistes dénoncent "une aberration"
Alors que la campagne vaccinale contre le Covid s’accélère, France Bleu Touraine révèle qu’environ 6.000 doses d’AstraZeneca dorment depuis des semaines au CHU de Tours. Des doses que les médecins généralistes ne seraient pas parvenus à récupérer, ces dernières étant “sous embargo”. “C'est une aberration de plus de l'administration française”, dénonce un médecin généraliste de Tours. Alors que les professionnels de santé de ville sont appelés à vacciner à tour de bras par le Gouvernement, ces derniers ont appris qu’environ 6.000 doses d’AstraZeneca dormaient depuis plusieurs semaines dans les frigos du CHU de Tours. Commandées en février dernier par l’Agence régionale de santé (ARS), ces doses étaient destinées à vacciner le personnel paramédical, médecins et infirmières de l'établissement, indique France Bleu qui révèle l’information. Or, nombreuses n’ont pas trouvé preneur, dormant ainsi dans la pharmacie de l’hôpital. Informés de l'existence de ces milliers de doses, certains médecins de ville ont tenté de les récupérer pour les proposer à leurs patients… sans succès. Il existerait un “embargo” sur ces doses, réservées initialement aux soignants, rendant difficile leur “déclassement”. La radio locale note que “même le CHU de Tours ne peut pas les utiliser pour vacciner ses patients les plus dans le besoin”.
“Quand on nous explique qu'il faut vacciner le plus possible, qu'il faut augmenter la cadence, j'ai du mal à comprendre la logique”, s’insurge un généraliste contacté par la radio, tandis qu’un autre praticien suppose que ces doses en question seront “sûrement rendues à l’ARS”. Contactée par France Bleu, l’ARS assure que des doses entreposées servent à “approvisionner la médecine du travail et les médecins de ville qui souhaitent plus de flacons” mais ne précise pas si ce sont les mêmes doses que celles destinées au départ aux soignants. “Je reste intimement persuadé que s'il y a effectivement des doses en trop, les autorités compétentes sauront les répartir pour les gens qui ont fait la demande”, a estimé le vice-président du CDOM, Christophe Génies. Ce dernier se dit sceptique quant au refus de doses aux médecins. “Cela ne colle pas à la réalité du terrain en Indre-et-Loire”, explique-t-il assurant avoir lui-même “145 doses d'AstraZeneca dans mon frigo” et vacciner “très peu avec ces derniers temps”. “Que des médecins en manquent, j'ai du mal à le croire.” [avec France bleu]
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