Du "jamais vu dans aucun autre pays" : des scientifiques étrangers volent au secours d'Agnès Buzyn, poursuivie en justice
"Il est rare qu'un panel de scientifiques étrangers s'immisce dans les affaires d'un pays (…). Nous le reconnaissons volontiers mais nous l'assumons totalement", écrivent dans le Journal du dimanche Peter Hale, créateur et directeur exécutif de la Fondation pour la recherche vaccinale à Washington aux Etats-Unis et Michael Lederman, professeur de médecine, de pathologie, de microbiologie/biologie moléculaire et d'éthique biomédicale, à l'université Case Western Reserve à Cleveland, dans l'Ohio. Tous deux ont publié, avec 18 autres scientifiques américains, mais aussi mexicain ou australien, un commentaire dans la revue Pathogens And Immunity, le 29 décembre dernier. "La France cherche-t-elle encore une fois un bouc émissaire?", s'interrogeaint ces éminents scientifiques (Havard, John Hopkins…), suite à la mise en examen de l'ancienne ministre de la Santé française pour "mise en danger de la vie d'autrui" devant la Cour de justice européenne le 10 septembre dernier. Pour ces scientifiques, les accusations portées contre Agnès Buzyn sont "peu convaincantes". "Nous considérons que les mesures qu'elle a prises pour gérer la réponse initiale du pays, alors que tant d'inconnues demeuraient sur ce virus et sur sa trajectoire, étaient 'exemplaires' par rapport aux actions ou inactions des ministres de la santé d'autres pays européens ou d'outre-mer."
"En tant que scientifiques indépendants et amis de la France, nous nous sommes sentis obligés d'exprimer notre consternation, écrivent Peter Hale et Michael Lederman dans le JDD pour expliquer leur démarche dans Pathogens and Immunity. Tout bien considéré, nous avons l'impression que les accusations qui ont été portées contre elle étaient motivées par des considérations politiques, à un moment où la frustration grandissait à l'égard de la réponse initiale des responsables face à la pandémie et où il y avait un désir naturel dans la population de trouver un coupable. Nous observons le même phénomène dans d'autres pays. Toutefois, ce qui distingue le cas de Mme Buzyn, c'est l'ampleur des accusations sévères et déplacées portées contre elle devant un tribunal, comme on n'en a jamais vu dans aucun autre pays." Et de s'interroger : l'affaire Buzyn "est-elle le symptôme d'une maladie, le début d'un mouvement plus vaste ou laisse-t-elle augurer de futures inquisitions? Nous devons accepter le fait qu'il est devenu impossible de séparer la politique de la science, de la médecine et de la santé publique durant cette pandémie. Les responsables sanitaires en particulier sont des cibles faciles", analysent-ils. Saluant la légion d'honneur attribuée par Agnès Buzyn le 1er janvier 2022, les deux scientifiques jugent qu'il n'est "légitime" de remettre en cause la poursuite de cette affaire. [avec LeJDD.fr]
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