Cette intervention unique en son genre a été détaillée par son auteur, le Pr Robert Andrianne, chirurgien urologue au CHU de Liège, lors d'une séance à l'International Society of Sexual Medecine
Le patient de 48 ans, opéré fin 2017 au CHU de Liège, “avait une verge de taille normale”. Il ne souffrait d’aucune maladie pouvant expliquer sa décision de réduction pennienne. Il souhaitait simplement avoir un pénis plus petit. “Il a cherché durant une dizaine d’années des médecins qui accepteraient de réduire la taille de sa verge”, explique le médecin spécialiste liégeois. “Il avait même consulté mon confrère, Rafael Carrion. En vain.” Ce dernier avait effectué une première mondiale en réduisant la taille du pénis d’un adolescent, qui avait un organe hors-normes (18 centimètres de long et 25 cm de circonférence). 9 centimètres en érection Le cas belge est différent. Le pénis du patient mesurait entre 10 et 11 centimètres au repos. En érection, l’organe pouvait atteindre 16 centimètres. Après l’opération, spécialement imaginée pour son cas par le professeur Andrianne et une équipe de spécialistes, le pénis flaccide ne mesure plus que 5 centimètres et atteint 9 centimètres en érection. Une opération pour des motifs purement esthétiques est risquée. “Mais elle est possible”, explique le professeur Andrianne. “Avant de l’opérer, nous nous sommes assurés avec un psychologue et un psychiatre que le patient le faisait pour de bonnes raisons et n’allait pas le regretter. Je l’ai vu une dizaine de fois avant de l’opérer. J’ai inventé une opération pour son cas : aucune technique chirurgicale pour la réduction pénienne n’était reprise dans la littérature médicale. Je lui ai soumis le projet. Il a signé un consentement éclairé, l’informant de possibles risques liés à l’opération, à la chirurgie, à d’éventuels troubles érectiles… Et nous avons décidé d’opérer. Nous avons réduit la taille du scrotum pour des raisons d’équilibre, d’esthétique”, ajoute Robert Andrianne. Plus d’un an après l’opération, le patient est satisfait, nous assure l’urologue. Mais sa démarche pose question. C’est l’inverse du syndrome du vestiaire, lorsque les hommes souhaitent avoir un plus gros pénis que les autres. Pourquoi le spécialiste a-t-il accepté de manier le bistouri pour satisfaire le patient ? “La demande est inhabituelle, c’est vrai”, concède le spécialiste. “Mais je n’ai pas pour habitude de rabrouer les patients. J’essaie de les aider. Le but de la médecine est de rendre les gens heureux. Quand un patient est malade, on essaie de le guérir.” Pénis de ses rêves Il poursuit, évoquant l’expérience de son patient qui cherchait un médecin prêt à lui offrir le pénis de ses rêves : “Il était souvent sur des forums. Il m’a confié que de nombreux hommes sont dans son cas et souhaiteraient un pénis plus petit, mais étaient rembarrés par le corps médical. Il est intéressant d’informer ces hommes et de leur dire que c’est possible.” La réduction a été pensée pour éviter des complications futures. L’intervention est détaillée dans le Video Journal of Prosthetic Urology. “Mon patient aurait aimé un pénis encore un peu plus petit, mais je l’ai informé du fait que ça n’était pas sans risque, qu’on allait devoir sectionner les tissus caverneux et qu’il risquerait d’avoir des troubles de l’érection. Là, au contraire, il semblerait que son érection soit meilleure”, rapporte le médecin liégeois. [Avec dhnet.be]
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