Peu après Noël, trois médecins du centre hospitalier universitaire de Namur (Wallonie) appelaient, dans le Monde, à l’ouverture d’un débat éthique sur la "priorité absolue" accordée aux patients atteints du Covid-19, majoritairement non vaccinés. Ces derniers craignaient en effet de manquer de moyens humains et matériels pour soigner l’ensemble des patients (Covid ou non) et de devoir déprogrammer des interventions importantes. "Que dire à un patient opéré d’une pathologie lourde qui verra peut-être le dernier lit occupé par un patient atteint du Covid non vacciné ? s’interrogeait l’un d’eux, le Dr Luc Mathy, directeur médical du CHU. Cela demande une gestion sereine et éthique des priorités…" Aucune réponse officielle à cette question épineuse n’avait jusqu’ici été apportée aux soignants, éprouvés par près de deux ans de lutte contre l’épidémie et qui s’apprêtaient à faire face à un afflux de patients lié à la propagation du variant Omicron. En début de semaine, le Comité Hospital & Transport Surge Capacity (HTSC), un organe consultatif qui dépend du SPF Santé publique, a envoyé de nouvelles directives aux hôpitaux belges, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Garantir la priorité des soins pour tous A ce jour, la Belgique, qui compte au total 52.500 lits et 2.000 lits en soins intensifs, dispose encore de lits disponibles, dont plus de 400 en soins intensifs, malgré des fermetures en raison d’un manque de personnel, rapporte la RTBF. "Avec le modèle d’organisation actuel au sein des hôpitaux, un pic Omicron de 8.000 patients hospitalisés et de 780 patients en soins intensifs peut être absorbé par le système", écrit le HTSC dans son courrier. Néanmoins, les prédictions restent imprévisibles : le pire des scenarii chiffre à plus de 9.000 le nombre de lits occupés fin janvier dans les établissements de santé. Deux nouvelles phases ont ainsi été ajoutées aux directives. En phase 3, "le principe de réservation de lits Covid est abandonné […], la disponibilité de tous les soins critiques doit être assurée. En pratique, les priorités (qu’il y ait ou non une pathologie COVID) seront fixées sur la base du triage médical", indique le courrier.
De fait, les soins urgents (notamment l’infarctus aigu du myocarde, les AVC et les traitements oncologiques urgents et non reportables) ne seraient plus différés pour cause de priorité Covid, souligne la RTBF. Objectif : garantir la priorité des soins pour tout citoyen (Covid+ ou non). La phase 4 prévoit le renforcement du "tri". "Le passage à la phase 3 doit être reporté aussi longtemps que possible", précise néanmoins l’instance consultative. Pour l’heure, en Belgique, où il existe les phases 0, 1 et 2, la phase 1B est en vigueur, c’est-à-dire jusqu’à 50% des lits en soins intensifs réservés aux patients atteints du Covid-19. Le Monde évoquait pour sa part 60% des lits réservés, dans ces services, aux personnes contaminées par le virus. [avec rtbf.be]
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