Le service des armées est "sur-sollicité" : le ministre veut investir davantage

25/07/2022 Par Marion Jort
Système de santé
Il est nécessaire d'investir "de manière majeure" dans le service de santé des armées, sur-sollicité à la fois par les opérations militaires françaises et par la crise sanitaire provoquée par l'épidémie de Covid-19, a estimé mercredi 20 juin le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

  Alors qu’on craint partout un été noir dans les services d’urgences et que tous les réprésentants des professionnels de santé demandent des moyens supplémentaires, le ministre des Armées a estimé, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères et de Défense du Sénat qu’il était également nécessaire d’investir "de manière majeure" dans le service de santé des armées (SSA). "Pour moi, c'est un service sur lequel il faut investir de manière majeure", a-t-il affirmé, en précisant avoir demandé au directeur du SSA de lui "faire des propositions". "J'ai une dette vis-à-vis de ce service en tant qu'ancien ministre des Outre-mer. Sans le service de santé des armées, une part importante de nos capacités sanitaires en Outre-mer se serait écroulée" au pic de la pandémie, a souligné Sébastien Lecornu.  Pendant la première vague de Covid-19 en 2020, le SSA, qui représente 1% de l'offre de soins en France, a pris en charge 3% des patients atteints du virus en réanimation pour soutenir un système de santé civil sous tension, tout en continuant à assurer sa mission première : le soutien médical des forces armées et de leurs blessés. "Il y a beaucoup d'unités qui sont fatiguées, sollicitées par les opérations, sollicitées par la crise sanitaire et on ne pourra pas continuer indéfiniment comme ça. Il n'y a pas d'armée qui peut se projeter sans avoir l'assurance que ça suivra sur le terrain sanitaire", a commenté le ministre en soulevant la "question de la stratégie des réserves au sein du SSA". 

"Je pense aussi qu'il faut remettre des moyens sur d'autres spécialités", comme la psychiatrie, a-t-il ajouté. Le syndrome post-traumatique (SPT), "les blessures psychiques sont tout aussi violentes que les blessures physiques chez nos blessés. On doit pouvoir faire mieux en nombre de médecins grâce à la réserve mais aussi sur la recherche".  Dans un rapport daté de 2020, les sénateurs Jean-Marie Bockel et Christine Prunaud avertissaient qu'"avec moins de 15.000 personnes et 1,4 milliard d'euros de budget", le SSA "a perdu 1.600 postes en 5 ans et il manque au moins 100 médecins". [avec AFP]    

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