"Je ne suis pas convaincu qu'il faille modifier la consultation de base" : le patron de la CSMF propose 4 niveaux de rémunération

20/05/2022 Par Sandy Bonin
Syndicalisme
Quatre jours après la nomination d'Elisabeth Borne, le Dr Franck Devulder a réuni la presse pour annoncer ses solutions pour "réorganiser la médecine libérale" et "améliorer la réponse aux besoins de soins". Le nouveau président de la CSMF a insisté sur la nécessité d'une politique de "droits et de devoirs" des médecins et proposé la mise en place de quatre niveaux de consultations pour "valoriser la qualité".

  "Le système de santé français va mal", "ça craque de partout", a diagnostiqué le Dr Franck Devulder, président de la CSMF en préambule de sa conférence de presse sur "la réorganisation de la médecine libérale pour améliorer la réponse aux besoins de soins". Le gastro-entérologue a listé sept pistes "pour répondre aux attentes des Français" comme la mise en place de consultations délocalisées pour lutter contre les déserts ou encore le soutien du cumul emploi-retraite. Mais l'idée forte de la Confédération des syndicats médecins français est de "valoriser l'expertise de la consultation médicale pour prendre en charge un plus grand nombre de nouveaux patients". Le médecins rémois prend ainsi exemple sur les Pays-Bas notamment, où les praticiens sont aussi rémunérés à la qualité des soins. "On propose de supprimer les lettres clés et de simplifier le système en quatre niveaux de consultation en fonction de leur durée et de leur complexité. Je ne suis pas convaincu qu'il faille modifier la consultation de base", a détaillé le président de la CSMF. "Payer un généraliste 25 euros ou un spécialiste 30 euros, c'est indigne. Mais augmenter le tarif ne va pas augmenter la problématique du besoin de soins", a-t-il précisé.

Pour la CSMF, une revalorisation de la médecine générale et des spécialités médicales de ville est indispensable. La Confédération souhaite donc "passer à quatre niveaux de consultation en fonction de leur complexité, de l'expertise nécessaire, de la durée et de la fréquence de ces dernières. Cela toucherait l'ensemble des médecins sans distinction mais favoriserait de fait les médecins consultants, dont l'activité est centrée sur la consultation médicale", explicite Franck Devulder. La consultation de base ne changerait donc pas. Le niveau deux serait fixé à 60 euros, le niveau 3 à 75 euros et le niveau 4 à 105 euros. "Nous définirons, en lien avec les différentes verticalités, le contenu de ces consultations et la fréquence de celles-ci. Une consultation très complexe, hautement valorisée, ne peut ainsi pas être envisagée plusieurs fois dans l'année pour le même patient et le même médecin", a complété le Dr Devulder, qui rappelle que cette réforme n'a pas "qu’une simple ambition tarifaire". "En valorisant l’expertise médicale et en donnant au médecin un intérêt à agir et les moyens de se coordonner avec d’autres professionnels de santé, elle s’inscrit dans une politique de droits et de devoirs, une politique faite d’autonomie, de liberté et de responsabilité pour répondre aux enjeux du système de santé permettant de redonner du sens à l’expertise médicale", a estimé le gastro-entérologue. Ainsi, mieux valoriser les consultations longues permettrait aux praticiens de prendre de nouveaux patient, prédit la CSMF. "C'est notre but et ça concerne toutes les spécialités. Ca n'est plus possible de rester comme ça, cela devient trop dangereux", a tranché le président de la CSMF.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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