"Aujourd’hui ton violeur, demain ton docteur" : des accusations d’agressions sexuelles sur les murs de la fac de médecine de Tours

Des affiches, placardées sur les murs de la faculté de médecine de Tours, ont été découvertes vendredi 15 avril. Revendiqués par une association féministe, ces collages dénoncent des agressions sexuelles survenues au sein même de l'établissement.   

19/04/2022 Par Louise Claereboudt
Externat Internat Faits divers / Justice

 "Etudiant(e), pas morceau de viande", "Aujourd'hui ton violeur, demain ton docteur", "Ici sont formés et protégés des violeurs". Sur les murs de la faculté de médecine de Tours, dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 avril, ont été placardées des affiches chocs. Prises en photo, elles ont été diffusées sur les réseaux sociaux, provoquant l’étonnement ou l’indignation des internautes. Revendiquée par le collectif "Actions féministes Tours", l’action visait à dénoncer des agressions sexuelles, des viols, mais aussi du "harcèlement sexuel, en cours et sur les lieux de stage".

D'après La Nouvelle République, ces collages feraient référence à une affaire d'agressions sexuelles et de viols "commis sur des étudiantes". Des faits qui auraient eu lieu hors des murs de la fac lors de soirées étudiantes entre 2013 et 2020, et pour lesquels cinq jeunes femmes ont déposé plainte. Le quotidien indique qu’un externe de 24 ans avait été identifié à la suite des signalements, mis en examen et placé en détention provisoire en 2020. Il aurait été libéré sous contrôle judiciaire en novembre 2020, et aurait repris son cursus. 

Le mis en cause aurait notamment effectué un stage au service "gynécologie" d'un centre hospitalier de la région Nouvelle-Aquitaine. Une nouvelle ayant provoqué la colère du collectif féministe, et que l’avocat de quatre plaignantes a jugé "inconcevable". "Cela dépasse l'entendement", a déclaré Me Marc Morin à La Nouvelle République, assurant que ses clientes n’ont rien à voir dans ces collages.

Si l’affaire – toujours en cours d’instruction – date d’il y a plus d’un an, le quotidien rapporte que "d'autres attitudes et de nouveaux auteurs, plus récents, pourraient expliquer le calendrier", selon les dires d’étudiants. Le doyen, le Pr Patrice Diot, a exprimé son incompréhension à La Nouvelle République, jugeant l'action "excessivement violente". Ce dernier a par ailleurs assuré que l’étudiant visé par l’enquête n’est plus à la faculté de Tours : "Nous avons souhaité qu'il change d'université, compte-tenu des charges qui pesaient sur lui." Une version contredite par le collectif "Actions féministes Tours" dans un post Instagram. Cette dernière avance que "la direction et le CHU sont au courant" des agressions sexuelles, "mais rien n'est fait pour protéger les victimes ni punir les agresseurs". Il assure par ailleurs que le doyen aurait "protégé" l’externe accusé de viols et aurait rédigé "une lettre de recommandation" permettant son transfert dans une autre faculté.

[avec La Nouvelle République]

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