Interne condamné pour agressions sexuelles : trois ans de prison ferme requis en appel
L'interne condamné pour agressions sexuelles sur d'anciennes camarades de promotion en mars était de nouveau jugé ce mardi 3 décembre par la cour d'appel d'Orléans. Cinq ans de prison, dont trois ans ferme, ont été requis à son encontre.
L'interne condamné à cinq ans de prison avec sursis probatoire en mars pour agressions sexuelles sur d'anciennes de promotion était de nouveau devant la justice mardi 3 décembre. Cette fois, c'est la cour d'appel d'Orléans qui s'est penchée sur son cas ; le parquet de Tours, qui avait requis une peine de prison ferme au printemps, ayant fait appel de cette condamnation.
Le carabin, désormais âgé de 27 ans, est accusé d'avoir agressé sexuellement d'anciennes camarades de promotion entre 2017 et 2020, alors qu'il était étudiant en médecine à Tours. Révélée en 2022 - en plein mouvement de libération de la parole concernant les violences sexistes et sexuelles (VSS) -, cette affaire avait fait grand bruit dans la communauté étudiante.
Devant la cour d'appel d'Orléans ce mardi, l'étudiant a une nouvelle fois reconnu les faits, arguant à plusieurs reprises qu'il "avait changé", notamment grâce à son "suivi psychologique" et "à un travail introspectif" mené sur lui-même et sur sa relation avec les femmes, rapporte l'AFP. "J'étais très immature, je n'avais plus aucune barrière", a-t-il expliqué, répétant à l'usure qu'il avait été "lâche".
A la barre, une des victimes est revenue sur son agression, racontant aussi avoir été violée - point contesté par la défense qui réfute toute pénétration. Elle a également évoqué la perte de "son intimité, son innocence et son rêve de devenir urgentiste", quand une autre a qualifié "d'aberrante" l'idée que son agresseur puisse devenir médecin.
Suspension d'affectation
L'avocat général, Florent Carpentier, qui a demandé la réparation "d'une différence de traitement malheureuse" et une "première peine pas à la hauteur" de "l'échelle de valeurs de l'institution", a requis cinq ans de prison, dont trois ans ferme, avec mandat de dépôt à effet différé, sans aménagement de peine.
Demandant une "décision juste et pas disqualifiante", l'avocat de l'étudiant, Me Alain Jakubowicz, a assuré qu'il "n'y [avait] pas de risque de réitération". Il s'est, par ailleurs, dit "atterré" par les réquisitions, qu'il juge "politiques". "Ce gamin était un petit con, imbu de sa personne, et ne conteste pas les faits d'une extrême gravité. Mais il a changé", a-t-il plaidé.
L'interne a, de son côté, défendu avec assurance "son droit" d'être médecin dans plusieurs échanges tendus avec l'avocat des parties civiles.
Ces derniers mois pourtant, l'Ordre des médecins a réaffirmé l'impossibilité pour un étudiant ou médecin condamné pour des violences sexuelles d'exercer la médecine. "On peut faire des études de médecine, les terminer, réussir ses examens… Mais si on a été condamné pour des faits graves de VSS, l'Ordre se réserve le droit de ne pas autoriser l'exercice du métier de médecin", a notamment insisté le président de l'Ordre, le Dr François Arnault, début octobre.
De plus, l'étudiant devait débuter son internat début novembre à l'hôpital de Carcassonne. Mais son affectation au CHU de Toulouse, auquel est rattaché l'hôpital audois, a été suspendue par l'ARS Occitanie en octobre, devant la levée de boucliers des personnels hospitaliers qu'elle avait suscitée. Une suspension confirmée fin novembre par le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse.
Le jugement de la cour d'appel d'Orléans a pour l'heure été mis en délibéré, et sera rendu le 14 janvier.
[avec AFP]
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