Des grilles d'évaluation perdues après les Ecos tests? "Il manquerait jusqu'à 100 copies dans certaines facs"
Depuis plusieurs jours, des étudiants en sixième année de médecine affirment que des grilles d'évaluation ont été perdues suite aux Ecos* tests. Dans un communiqué, diffusé ce lundi 25 mars, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) est venue renforcer ces craintes, affirmant que des grilles "seraient manquantes". Si l'information n'a pas été "confirmée" par la Conférence des doyens et le CNG, l'association demande à être reçue d'urgence par les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur.
Du matériel défaillant, des couacs informatiques, des risques de fuite de sujets et maintenant… des grilles d'évaluation perdues ? Depuis le passage des Ecos* tests mardi 12 mars, la rumeur ne cesse d'enfler. Sur les réseaux sociaux, des étudiants en sixième année de médecine s'inquiètent : des grilles d'évaluation remplies lors de ces premiers Ecos tests auraient été égarées. "Le CNG [Centre national de gestion, en charge de l'organisation de ces épreuves, NDLR] s'est rendu compte que plus de 1 000 copies […] ont été perdues", lance l'un de ces carabins, avançant l'hypothèse d'un dysfonctionnement informatique. "Dans quelques facs, il manquerait jusqu'à 100 copies", abonde l'une de ses camarades. "Quel impact ça aura sur nos notes ?", s'interroge un autre, anxieux.
Ce lundi 25 mars, l'Anemf est venue renforcer ces craintes. "Si des défauts de mise en place dans les facultés lors de la session test réalisée le 12 mars ont pu être signalés", et largement dénoncés par les carabins ces deux dernières semaines, "nous avons récemment appris que des grilles d’évaluation de ces Ecos seraient manquantes", lance l'organisation dans un communiqué. L'information n'a toutefois pas encore "été confirmée" et ne le sera pas "tant que le jury [national] n'aura pas rendu son verdict, prévu le 28 mars", précise à Egora Jérémy Darenne, président de l'Anemf.
[ECOS : de nouvelles informations alarmantes]
Nous avons récemment appris que des grilles d'évaluation aux #ECOS seraient manquantes.
L’ANEMF exige à ce que lumière soit faite sur le traitement des grilles avec une totale transparence auprès des étudiants. pic.twitter.com/ThIpuXwdvq— ANEMF (@ANEMF) March 25, 2024
Contacté par Egora, le Pr Benoît Veber, à la tête de la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine, confirme que "le CNG travaille actuellement avec le jury" sur le traitement des grilles d'évaluation. "Nous n'aurons d'informations claires qu'après la délibération" de ce dernier, poursuit le Doyen des doyens, assurant ne pas avoir – à cette heure – d'informations "précises" sur ces éventuelles pertes de copies.
Si les données sont encore parcellaires, "l'Anemf ne peut rester silencieuse face à la gravité de la situation" : "Avec sept ans de délai pour préparer la réforme [du deuxième cycle des études de médecine (R2C), NDLR], la survenue d’un tel incident est inadmissible à deux mois des Ecos [nationaux]." Ces derniers, mis en place pour la première fois par la R2C et prévus fin mai, comptent pour 30% de la note globale classant les étudiants pour leur choix de spécialité. "Alors que la moindre erreur compromettrait l'ensemble de [ces épreuves], aucun manquement ne peut être toléré", insiste l'association dans son communiqué.
Dans ce contexte, "on veut une information claire et que les étudiants soient informés des avancées, indique Jérémy Darenne. On demande des réponses pour savoir les causes précises" de ces éventuelles pertes de copies.
La crainte de devoir "repasser" les Ecos tests
Au-delà de leur caractère "d'essai" – en prévision des examens nationaux, les Ecos tests devaient servir d'Ecos facultaires pour valider le certificat de compétence clinique permettant aux étudiants de valider leur sixième année de médecine. La perte de grilles d'évaluation pourrait donc avoir un réel impact sur les futurs internes. "Pour ceux qui n'ont [plus] de grille, ils pourraient être contraints de repasser" ces épreuves blanches. "Ça pourrait peut-être dire qu'il faut faire repasser tout le monde", s'inquiète Jérémy Darenne : "C'est aussi pour ça qu'on alerte."
Dans son communiqué, l'Anemf appelle alors à ce que "des mesure fortes" soient prises et que des "moyens nécessaires" soient déployés "pour permettre le bon déroulé des épreuves [de mai, NDLR], comme la sécurisation de la remontée des grilles, le contrôle de liens d'intérêts des participants standardisés et leur assurer une formation de qualité ainsi que la bonne maîtrise de leur scénario". L'association demande également à être reçue "de toute urgence" par le ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, ainsi que par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau.
Contacté par Egora, le CNG n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations.
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