Des internes en grève "réquisitionnés" à leur domicile ? La réponse du CHU de Nantes
"Aux urgences de Nantes, des internes de médecine générale ont été assignés avant les chefs, les internes n’y sont pas allés faisant valoir leur droit de grève… mais le jour J, un membre de l’hôpital a été envoyé à leur domicile pour venir les réquisitionner !", affirme un message privé, capturé puis diffusé sur Twitter par l’interne influenceur Et ça se dit médecin le 19 juin dernier.
À Nantes des gens aurait été envoyés par le CHU de Nantes aux domiciles des internes grevistes pour les forcer à aller travailler. Qui permettrait qu'un employeur envoit illégalement des personnes à son domicile pour le forcer à aller travailler ? pic.twitter.com/PTS7m4FQEt
— Et ça se dit Médecin (@ecsdmed) June 19, 2021
Sur un mot d’ordre de l’Isni, les internes étaient appelés vendredi et samedi derniers à faire grève pour obtenir un décompte de leurs heures travaillées et le respect de la limite légale de 48 heures hebdomadaires.
Sollicité par Egora.fr, la direction de l’établissement se défend d’avoir bafoué le droit de grève des carabins. Les internes des urgences "n’ont pas n'ont pas été réquisitionnés (seul le Préfet a cette compétence) mais assignés par la Direction de l'établissement", précise d’emblée la réponse adressée par le service communication, qui assure que les conditions fixées par la réglementation, rappelées par une instruction du 22 janvier 2016, ont bien été respectées.
Les internes, praticiens en formation dont la participation ne doit pas être considérée comme "indispensable", ont bien été assignés en...
dernier recours. "Ce sont d'abord des médecins séniors volontaires et/ou mobilisables qui sont revenus travailler, en plus du planning prévu, en remplacement des internes grévistes, nous assure-t-on. Ensuite, par nécessité, des assignations ont dû être faites, conformément au cadre réglementaire, pour respecter aussi les durées maximales de travail des praticiens, déjà mobilisés régulièrement sur les dernières semaines pour des renforts aux urgences du CHU, comme auprès d'autres établissements, du fait de la forte activité constatée sur le territoire."
Une mesure "indispensable à la continuité du service public, justifiée et proportionnée à la sécurité des patients et des soins, dans un contexte de très forte activité aux urgences", insiste la direction du CHU. "Le service d'urgences du CHU de Nantes, comme ceux des territoires de Loire-Atlantique et Vendée auxquels nous apportons régulièrement notre soutien via des renforts d'urgentistes mobilisés en heures supplémentaires, connaissent une activité très forte depuis plusieurs semaines. Le nombre moyen de passages par 24h aux urgences adultes du CHU dépasse régulièrement les 250 au lieu des 220/230 habituels. De même, la durée moyenne de passage en médecine augmente actuellement d'environ 2 heures par rapport à la durée de prise en charge habituelle sur ce secteur".
Enfin, sur la forme, le CHU reconnaît avoir envoyé "un coursier" au domicile des internes grévistes assignés mais assure, là encore, être dans son bon droit. "En effet, la notification de la décision d'assignation doit être certaine et peut donc être effectuée par remise en mains propres avec signature."
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