Les maîtres de stage de Poitiers avaient dû brandir la menace d'une grève des stages pour obtenir le paiement de leur semestre d'hiver 2018-2019, qu'ils attendaient depuis quatre mois. L'exemple a inspiré leurs homologues d'Aix-Marseille, dans la même situation. À l'issue d'une réunion le 30 août dernier, les MSU des Bouches-du-Rhône ont annoncé qu'ils suspendaient leur participation à l'encadrement pédagogique tant qu'ils ne verraient pas la couleur de leur argent. D'ici là, les maîtres de stage ne participeront à aucun groupe d'échange des pratiques et n'encadreront plus les récits de situations (RSCA) demandés aux internes de médecine générale pour valider leur DES. "On n'arrêtera la suspension qui si tout le monde est payé", précise le Pr Alain-Philippe Gille, généraliste à Martigues et président du Collège méditerranéen des généralistes maîtres de stage (CMGMDS), au téléphone. "Et si vraiment ça traîne en longueur, on déposera un préavis de grève [des stages, NDLR]." L'enjeu est moins financier que symbolique. "Ce n'est pas à nous d'aller chercher nos règlements : nous on fait notre boulot, on achète une attestation facultaire et on suit une formation pédagogique du CNGE tous les trois ans", s'agace le généraliste de Marquises. Autre problème, d'ordre fiscal celui-ci : si le règlement n'intervient pas avant le 31 décembre, les MSU au régime BNC seront obligés de déclarer trois semestres au titre de l'année 2019. La 35e roue de la charrette En réalité, la situation est déjà en voie de résolution. L'université d'Aix-Marseille a annoncé fin août que les règlements auraient lieu avant vendredi dernier...
et les gratifications de certains MSU ont bien été versées depuis. Seuls les maîtres de stage ayant adopté le nouveau statut de collaborateur occasionnel du service public (COSP) attendent toujours. "On n'arrêtera la suspension des maîtres de stage qui si tout le monde est payé", précise Alain-Philippe Gille, lui-même concerné. Là encore, la mise en œuvre du statut de COSP, qui permet aux maître de stage d'être payés en salaires plutôt qu'en indemnités, semble avoir retardé les paiements. Non que la faculté de Marseille ait pour coutume de payer rubis sur l'ongle. "C'est récurrent : j'ai été responsable du diplôme pendant des années et chaque fois ça prenait un temps infini", soupire le généraliste. "On est la 35e roue de la charrette." Comme à Poitiers, les MSU des Bouches-du-Rhône préviennent que les prochains règlements devront intervenir dans les six semaines suivant la fin des stages. Sous peine d'une reprise des hostilités.
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