Au service réanimation de la Pitié-Salpêtrière, quatre postes sur sept sont restés vacants. Melun, Bichat, Henri-Mondor, Raymond-Poincaré… en tout, 56 des 515 postes d'internes ouverts dans les services de réanimation des hôpitaux franciliens n'ont pas trouvé preneur à l'issue de la procédure de choix des stages du second semestre. "Le vide laissé par les internes en Île-de-France est également visible dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est", relève Gaëtan Casanova, président de l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) dans Le Figaro.
Si les internes ont "massivement boycotté" les services de réa dans ces régions, c'est parce qu'après un an passé à prendre en charge les cas graves de Covid, la réanimation représente désormais "une perte dans leur formation" selon Lila Bouadma, membre du Conseil scientifique et réanimatrice à l'hôpital Bichat. "Tous les jours les mêmes cas avec les mêmes symptômes, les mêmes gestes, et la même issue : ou bien le décès, ou bien la sortie après plusieurs semaines dans le coma. Cette monotonie est épuisante, physiquement et moralement", témoigne Lara, interne.
"Toutes les maladies qui faisaient la variété du service et nous permettaient de toucher à tout ont disparu d'un coup. Il n'y avait plus qu'une seule maladie, qu'un seul type de patients : même âge, mêmes symptômes", renchérit Arthur. "Ceux qui ne font que cela depuis un an s'interrogent : quel genre de médecin vont-ils devenir ? Comment vont-ils gérer les autres pathologies ?, souligne Antoine Tichadou, président du Syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille. Cela, les autorités médicales ne semblent pas s'en inquiéter."
Un phénomène d'autant plus alarmant que les internes ne sont pas les seuls à se détourner de la réanimation : d'après une étude menée par le Syndicat national des médecins réanimateurs des hôpitaux publics auprès de 115 services de réanimation, 2% des médecins et 3% des infirmiers avaient décidé de quitter cette activité après la première vague...
[avec LeFigaro.fr]
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