14 associations se mobilisent pour un meilleur accès aux médicaments
Quatorze associations* unissent leurs forces pour tenter d’améliorer l’accès aux produits de santé. Dans un document commun intitulé "L’ordonnance de la société civile pour une nouvelle politique du médicament", et publié le 13 mai, elles visent à sensibiliser sur les difficultés d'accès aux traitements et à proposer des solutions concrètes pour les patients, tout en incitant à une mobilisation collective.
Ce document s’inscrit dans la continuité du livre blanc de 2018 "Médicaments et progrès thérapeutiques : garantir l’accès, maîtriser les prix", mais s’appuie sur une base sociale plus large. Les associations signataires considèrent ainsi que, malgré les mobilisations de ces dernières années, "les recommandations pour plus de transparence dans le marché pharmaceutique, et notamment de renforcement du contrôle des prix et de la qualité des médicaments innovants, n’ont pas été appliquées".
Elles alertent sur les « défaillances du marché : médicaments trop onéreux, inégalités d’accès, ruptures de stocks… Et souhaitent donc prendre leur part dans le dialogue entre l’Etat et les industriels du médicament et "défendre un système de santé basé sur les besoins des patients-es et l’accès pérenne aux produits de santé".
A travers 15 articles, ces associations proposent donc des solutions concrètes à l’échelle nationale, via les lois de financement de la Sécurité sociale, et à l’échelle européenne via la révision des réglementations pharmaceutiques en cours. Tous les aspects de la politique du médicament sont abordés, "de la recherche fondamentale à la perte de contrôle démocratique sur l'utilisation des ressources publiques, en passant par la révision de la législation pharmaceutique européenne ou l’accès à l’innovation thérapeutique". Cela concerne, par exemple la lutte contre les monopoles pharmaceutiques abusifs ou contre les médicaments trop onéreux, par l’émergence des biosimilaires, ou encore l’urgence d’un nouveau modèle pour les maladies rares…
Le collectif préconise notamment la mise en place à l'échelle européenne de "sanctions dissuasives" à l'encontre des industriels qui ne respectent pas les obligations liées aux pénuries de médicaments, selon ce document. "Un régime de sanctions harmonisé permettrait de protéger les États qui pourraient craindre des mesures de rétorsion des industriels, en d'autres termes une menace d'abandon de leur marché", estime France Assos Santé qui représente les patients. L'organisation demande également que la stratégie pharmaceutique européenne prévoie "la notification et la publication de toutes les pénuries, ou des risques de pénuries de médicament". "Toutes les situations de pénuries et risques de pénuries devraient être communiquées au public", abonde UFC-Que-Choisir.
*Les 14 associations signataires : Action Santé Mondiale, AFM-Téléthon, Aides, Association française des hémophiles, DNDi, France Assos Santé, La Ligue contre le cancer, Médecins du Monde, Open Insulin France, Prescrire, Renaloo, UAEM, UFC-Que Choisir, Vaincre la Mucoviscidose.
Références :
Communiqué des 14 associations signataires, lundi 13 mai. Avec AFP
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