BPCO : une explication physiopathologique pour sa survenue chez les non-fumeurs
Jusqu’à présent on ne savait pas précisément pourquoi ces sujets étaient touchés par la BPCO. Une étude américaine, qui vient d’être publiée dans la revue Jama (9 juin 2020), donne pour la première fois une explication : elle serait d’ordre anatomique, liée au diamètre des voies aériennes. Pour cette étude, deux cohortes observationnelles rétrospectives ont été prises en compte ainsi qu’une étude cas/contrôle regroupant au total plus de 6.500 adultes âgés, fumeurs et non-fumeurs, avec ou sans BPCO. Les chercheurs ont analysé les scanners pulmonaires et ont calculé la moyenne des diamètres des lumières des voies aériennes des patients mesurées à 19 emplacements anatomiques standards. La maladie était définie par un rapport volume expiratoire forcé seconde (VEMS) /capacité vitale (CV) < 70%, avec des symptômes respiratoires.
En comparant aux patients ayant le calibre de voies aériennes le plus haut, dans chacune des cohortes, les auteurs ont mis en évidence que ceux qui avaient le calibre le plus bas présentaient une incidence de la BPCO significativement plus élevée au cours de la période observée. Les rapports de risque variaient de 3,3 à 8,12. En revanche, les différences n’étaient pas significatives concernant la baisse du VEMS. « Nous avons été frappés de voir que les gens qui avaient des voies respiratoires plus petites qu'attendu couraient un risque bien plus élevé de développer une BPCO, par rapport aux gens ayant des voies normales ou plus grandes », a détaillé à l'AFP l'auteur principal, Benjamin Smith, du Columbia University Irving Medical Center. Quant à ceux qui fumaient depuis des décennies sans avoir jamais développé la maladie, « ils avaient des voies aériennes bien plus larges qu'attendu, par rapport à la taille de leurs poumons ». « Cela suggère que ces gens-là, qui ont des voies aériennes plus larges, ont une réserve pour résister aux effets néfastes du tabac », poursuit le médecin. Le tabagisme reste un facteur de risque important, démontré depuis des décennies. Mais l'équipe conclut que « chez les personnes âgées, un calibre des voies respiratoires inférieur est « associé à un plus grand risque de BPCO ».
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