Congrès de diabétologie - Les bons résultats des capteurs d’autosurveillance glycémique

06/04/2018 Par Corinne Tutin
Diabétologie

La majorité des patients diabétiques sont satisfaits de ces capteurs, permettant de mesurer la glycémie.

Le système flash d’autosurveillance glycémique FreeStyle Libre, mesurant la teneur en glucose interstitiel grâce à un lecteur et un capteur posé à l’arrière du bras, est remboursé, depuis le 1er juin 2017 pour les diabétiques de type 1 ou 2 sous traitement insulinique intensifié (pompe ou ≥ 3 injections par jour) avec au moins 3 autosurveillances glycémiques par jour, dès lors qu’ils acceptent de recevoir une éducation thérapeutique. Pour que la prescription au long cours puisse être poursuivie, une utilisation correcte et la bonne tolérance du dispositif doivent néanmoins être validées par un diabétologue après une période d’observation de 1 à 3 mois. 84% de patients satisfaits Les études réalisées suggèrent que ce capteur, dont le remboursement était demandé depuis longtemps par les patients, donne non seulement satisfaction aux diabétiques mais pourrait améliorer l’équilibre glycémique. Dans une cohorte prospective de 174 patients à 80 % diabétiques de type 1 et sous pompe dans 30 % des cas, Caroline Sanz et coll. (Clinique Pasteur, Toulouse), rapportent ainsi une baisse de 0,5 % du taux d’HbA1C sous capteur, au terme de la période d’observation, avec des glycémies plus stables. Les inconvénients de ce capteur sont constitués par le fait qu’il peut provoquer des réactions cutanées minimes après retrait (42 % des cas dans cette série) et qu’il peut se décoller (72 %), notamment en cas de choc (39 %) et de transpiration (30 %). Ce qui incite bon nombre de patients à employer pansements ou bandes pour le maintenir (58 %). Malgré tout, une grande majorité des diabétiques (84 %), sans différence entre les deux types de diabète, désirent continuer à utiliser ce capteur. Les patients (16 %) ne l’appréciant pas sont, en moyenne plus jeunes (42,6 contre 50,6 ans en moyenne), et plus souvent de sexe féminin (58 % contre 33 %) et ils en dénoncent pour la moitié d’entre eux le caractère trop visible tout en en percevant moins les bénéfices pour leur diabète (- 0,28 % seulement de réduction du taux d’HbA1c dans cette population). L’utilisation dans l’avenir d’autres sites que le bras pour poser le capteur (abdomen, cuisses) pourrait, espèrent les auteurs, améliorer leur acceptation esthétique. Une autre étude menée, chez 252 diabétiques de type 1, par le Dr Isabelle Paris au CHR de Mons-Hainault en Belgique, pays où ce capteur est remboursé depuis juillet 2016, confirme que son port s’accompagne d’une réduction significative du taux d’HbA1c à terme (7,87% à 18 mois contre 8,27 % en début d’étude). Chez ces patients traités 8 fois sur 10 par multi-injections, « le meilleur équilibre du diabète était corrélé au nombre d’autocontrôles, qui était bien supérieur à ce que l’on observait auparavant : 8 scans en moyenne par jour contre 3 glycémies capillaires auparavant », a rapporté le Dr Paris. « L’amélioration concernait avant tout les malades mal équilibrés, et n’a pas été retrouvée chez les malades dont le taux d’HbA1c était, au départ, inférieur à 7,5 % ». Au vu d’une pilote prospective entreprise chez 19 patients avec un diabète de type 1 très déséquilibré, le Dr Marine Halbron (Hôpital Pitié-Salepétrière, Sorbonne Université, Paris), et son équipe, pensent d’ailleurs que la pose de ce capteur pourrait élargir les indications des pompes à insuline et permettre de les proposer à des patients qui faisaient auparavant peu ou pas d’autosurveillance glycémique. Intérêt chez la femme enceinte Ce capteur est également utilisé durant la grossesse. Une étude réalisée chez 25 femmes avec différents types de diabètes (1, 2, diabète gestationnel) a confirmé la bonne corrélation globale (75 % des cas) entre décisions thérapeutiques fondées sur la glycémie capillaire et mesure par capteur. Enfin, un autre intérêt de ces capteurs pourrait être de faciliter le traitement par insuline des diabétiques malvoyants, qui représentent un dixième environ des diabétiques, et éprouvent souvent des difficultés à réaliser le prélèvement capillaire (Jennifer Allain et coll, Hôpital des Quinze-Vingts, Paris). L’utilisation d’applications, pour accroître la taille des caractères, de dispositifs de rétroéclairage, de lecteurs parlants pourrait contribuer à une meilleure lecture des résultats glycémiques chez ces malades.  

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