Bien qu’elle représente une cause de cécité majeure dans certains pays en développement, la carence en vitamines A est exceptionnelle dans les pays industrialisés.
Le Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie (la SFP) a récemment publié une mise au point sur la vitamine A, ou rétinol, chez l’enfant (1), vitamine qui exerce des fonctions multiples au niveau de la vision, la croissance cellulaire, la différenciation, l’immunité. La SFP admet que la carence en cette vitamine liposoluble, que l’on trouve sous forme de rétinol principalement dans le foie des animaux, mais aussi en quantités moins fortes dans le beurre, le fromage, le lait, les œufs et le poisson et, sous forme de caroténoïdes et de bêta-carotène, dans certains fruits et légumes (carotte, potiron, abricot, mangue, épinards, laitue, brocoli, choux de Bruxelles…) demeure un problème de santé publique dans certains pays en développement. Cette carence continue ainsi de représenter une cause majeure de cécité dans certains d’entre eux, en Afrique, en Inde. D’où l’intérêt d’enrichir l’alimentation ou même, parfois, de proposer une supplémentation régulière à faible dose. En revanche, la SFP considère que les apports journaliers conseillés en équivalents rétinol (de 250 µg entre 7 et 36 mois à 750 µg à 15-17 ans) sont satisfaits dans les pays industrialisés comme la France. A l’exception de certains cadres pathologiques (malabsorption des graisses d’origine pancréatique liée à une mucoviscidose, par exemple), ces carences sont exceptionnelles dans ceux-ci. Malgré tout, une rétinolémie inférieure à 200 µg/l témoigne d’apports insuffisants. Pas de risques de "surdosage", sauf pour les femmes enceintes Certains s’étaient inquiétés que les apports dépassent ceux conseillés voire les seuils limites de sécurité (600 µg/j) chez certains nourrissons non allaités dans les pays industrialisés. De fait, si les enquêtes de consommation alimentaire, réalisées en France et dans les autres pays industrialisés, montrent au-delà de l’âge de 3 ans chez les enfants et les adultes des apports globalement conformes à ceux conseillés, ces apports dépassent parfois les apports conseillés et même les limites de sécurité chez les enfants de moins de 3 ans. Cependant, il n’a pas été observé de signes de mauvaise tolérance clinique, associés à ces apports excessifs. La SFP juge que la nouvelle réglementation européenne publiée par l’European Food Safety Autority (EFSA) en 2015 sur les préparations pour nourrissons et les préparations de suite, et la suppression des suppléments en rétinol non justifiés devrait dorénavant limiter ces accès d’apport. Elle admet que, autre motif d’inquiétude, l’hypervitaminose A chez la femme enceinte peut-être source de malformation fœtale. Mais rappelle que ce risque tératogène n’apparaît que pour des apports très élevés de rétinol, à doses pharmacologiques (au-delà de dix fois les apports conseillés). En raison de la forte concentration en vitamine A des foies d’animaux en France, le Guide nutrition grossesse conseille cependant aux femmes enceintes de ne pas consommer de foie ou de produits à base de foie (2).
- Vidailhet M, Rieu D, et coll. La vitamine A chez l'enfant - Une mise au point du Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie. Arch Pediatr 2017 ;24. Accessible sur le site de la SFP, www.sfpediatrie.com
- Le guide nutrition pendant et après la grossesse. Livret d’accompagnement destiné aux professionnels de santé. Septembre 2007, 50 p, pp 25-6 ; Programme National Nutrition Santé 2002.Disponible sur http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1060.pdf. Consulté le 20 mai 2017
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