Les accouchements par césarienne seraient au nombre de 140 000 par an en France. Et dans 10 à 20% des cas, ces interventions chirurgicales seraient à l’origine de douleurs chroniques. Plus précisément, selon la Fondation Apicil, la prévalence des douleurs chroniques post césariennes serait de 18,6% à 3 mois et 12,33% à 6 mois. Leur prise en charge est compliquée car, contrairement aux autres chirurgies, ces douleurs surviennent dans le contexte particulier du post-partum et d’une nouvelle maternité, avec des conséquences majeures sur la mère, l’enfant et la relation mère-enfant.
Ainsi, pour la Fondation, "l’obstétrique diffère des autres spécialités chirurgicales, les femmes qui accouchent par césarienne sont confrontées à la fois aux défis de la récupération post-opératoire et de la maternité. Leur bien-être doit être un élément essentiel de la prise en charge des équipes médicales et paramédicales, à la fois pour permettre l’établissement d’une bonne relation mère-enfant mais également afin d’accompagner la récupération des modifications physiques ayant eu lieu pendant la grossesse".
C’est pourquoi le programme "ChroCéRAAC" a été mis en place par le centre hospitalier intercommunal Toulon - La Seyne-sur-Mer, avec le soutien financier de la Fondation Apicil. L’objectif est d’évaluer l’incidence des douleurs chroniques post-césariennes programmées sous rachianesthésie dans le cadre d’un protocole de Réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) à 3 et 6 mois.
Ce protocole RAAC, qui vise à favoriser le rétablissement précoce, a été mis en place, pour la césarienne, à partir de 2018. Différentes études ont permis de prouver son efficacité concernant : la diminution de la morbidité post-opératoire, des scores de douleur aiguë et de la consommation morphinique, de la durée de séjour et le coût financier. En revanche, son impact sur les douleurs chroniques post-chirurgicales (persistantes au bout de 2 mois, sans autre cause) n’a pas encore été bien évalué.
Parmi les objectifs secondaires, l’étude vise aussi à préciser le type et l’importance de la douleur, évaluer son retentissement sur les activités quotidiennes, mais aussi évaluer le taux d’adhésion au protocole de RAAC des équipes soignantes.
L’étude a débuté en juin à Toulon et s’étend depuis mars 2022 à Marseille. Elle doit durer 2 ans. "Depuis juillet 2021, nous avons inclus plus de la moitié des patientes prévues dans le protocole, soit 170 patientes, dans les maternités de l’hôpital Sainte Musse à Toulon et de l’hôpital Nord à Marseille. Nous devons atteindre 283 patientes d’ici juillet 2023 pour répondre aux objectifs de la recherche", a précisé Sophie Lafond, cheffe de projet à la délégation à la recherche clinique et à l’innovation du centre hospitalier intercommunal de Toulon - La-Seyne-sur-Mer.
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