Cette nouveauté est importante car malgré la disponibilité de nombreux médicaments, on considère que l’HTA reste mal contrôlée chez près de la moitié des patients hypertendus. Or, depuis près de 15 ans, il n’y a pas d’innovation médicamenteuse dans ce domaine. Les chercheurs du Centre d’Excellence en HTA de l’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP, de l’Université Paris Cité, de l’Inserm et de l’hôpital Presbytérien de New-York, ont donc voulu tester de façon plus approfondie cette technologie de la dénervation rénale par ultrasons, qui a déjà montré de premiers résultats positifs dans l’HTA modérée ou sévère et résistante aux traitements. "Son principe repose sur l’interruption de l’activité électrique des nerfs du système nerveux sympathique à destinée rénale en délivrant des ultrasons focalisés par l’intermédiaire d’un cathéter", précise l’Inserm dans un communiqué. Dans cette étude de phase III, 224 patients ayant une HTA non contrôlée sans médicament ou malgré la prise de 1 à 2 médicaments antihypertenseurs, ont été recrutés. Ils ont été randomisés pour bénéficier soit de la dénervation rénale par ultrasons, soit d’une intervention factice (ou "sham"). Les patients devaient ensuite arrêter tout traitement anti-hypertenseur pendant 3 mois. Les résultats ont alors montré qu’à 2 mois, la dénervation rénale a permis de réduire la pression artérielle (PA) en journée de 7,9 mmHg dans le groupe dénervation contre seulement 1,8 mmHg dans le groupe "sham". Les différences étaient similaires la nuit, et sur la mesure de la tension en clinique et en automesure à domicile. Par ailleurs, l’intervention a été bien tolérée : aucune complication grave n’ayant été signalée. Ces données ont, en outre, été incluses dans une métaanalyse de 3 essais, qui a regroupé au total plus de 500 patients. Ses résultats ont confirmé que "la dénervation rénale par ultrasons diminue en toute sécurité la pression artérielle dans tous les stades de gravité de l’HTA", souligne l’Inserm. "L’ensemble de ces résultats conforte le rôle de cette thérapie pour la prise en charge des patients ayant une HTA, ce d’autant que le suivi à 36 mois des patients inclus dans les premiers essais a déjà montré la persistance de son effet bénéfique. Les indications retenues pour la dénervation rénale sont les formes d’HTA les plus sévères et/ou résistantes aux traitements antihypertenseurs. Nous allons désormais pouvoir proposer la dénervation rénale en tant que traitement additionnel pour les patients hypertendus sévères ou résistants, en accompagnement des médicaments antihypertenseurs et des règles hygiéno-diététiques", a déclaré le Pr Michel Azizi.
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