HTA : les bénéfices d’un contrôle intensif

17/09/2021 Par Sylvie Coito
Cardio-vasculaire HTA
L’étude STEP, dont les résultats ont été présentés lors du récent congrès digital de la Société européenne de cardiologie (ESC Congress 2021 - The Digital Experience, 27 - 30 aout 2021), a montré qu’un traitement agressif de l'HTA diminuait les événements cardio-vasculaires comparativement à un traitement standard sans pour autant augmenter les effets secondaires.
 

L’hypertension artérielle (HTA) touche plus de 1 milliard de personnes dans le monde et continue d'augmenter, liée au vieillissement de la population, au mode de vie sédentaire ainsi qu’à l'augmentation du poids. Mais si diminuer la pression artérielle permet de réduire les risques cardiovasculaires, quelle est la cible idéale ? Et ce d’autant que les chiffres divergent en fonction des différentes recommandations. Dans ce contexte a été menée l'étude STEP, présentée dans le cadre du Congrès ESC 2021, et publiée simultanément dans le New England Journal of medicine, s'est intéressée à l'effet d'un traitement intensif comparativement à un traitement standard sur la réduction des maladies cardiovasculaires, dans une population de sujets âgés. L'essai multicentrique (42 sites en Chine) a inclus 8 511 patients (PAS comprise entre 140 et 190 mmHg), âgés de 60 à 80 ans sans antécédent d'AVC. Ces participants ont été randomisés de manière aléatoire dans un groupe avec traitement intensif de l'hypertension (PAS cible entre 110 et 130 mmHg) ou dans un groupe à traitement standard (objectif de PAS entre 130 et 150 mmHg). Ils ont été suivis une fois par mois pendant les trois premiers mois, puis tous les trois mois jusqu'au 48e mois ou jusqu'à la fin de l'étude. La pression artérielle à domicile était surveillée à l'aide d'une application basée sur un smartphone et chaque patient disposait du même tensiomètre automatique à domicile validé. Le critère principal d’évaluation comprenait un ensemble de paramètres (AVC, IDM, hospitalisation pour angor instable, syndrome coronarien aigu, décompensation cardiaque, revascularisation coronarienne, HTA, fibrillation auriculaire ou mortalité de cause cardiaque). A la fin de l’étude, la PAS moyenne était de 126,7 mmHg dans le groupe « intensif » et de 135,9 mmHg dans le groupe « standard ». Au cours d'une période de suivi médiane de 3,34 ans, les évènements de l’objectif principal sont survenus chez 3,5 % des patients du groupe « intensif » (n=147) contre 4,6 % des patients du groupe « standard » (n=196), ce qui correspond à une réduction du risque relatif de 26 % (HR 0,74; p = 0,007). Les chercheurs ont également noté une diminution de 33 % des risques relatifs d'accident vasculaire cérébral et de syndrome coronarien aigu dans le groupe « intensif ». Il n’y avait pas de différence sur les effets secondaires (vertiges, syncopes, fractures, insuffisance rénale). Cependant, l’hypotension orthostatique était significativement plus fréquente dans le groupe intensif avec 3,4 % des cas contre 2,6 % dans le groupe standard (p = 0,03). Les experts appellent cependant à la prudence avec le traitement intensif, car les patients de cette étude étaient hétérogènes et pas "très" âgés (âge médian 66 ans ; 75 % avaient moins de 70 ans). En outre, ils présentaient peu de comorbidités (2% d’insuffisance rénale et 6% d’antécédents cardiovasculaires).

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Martine Papaix Puech

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