La supplémentation en vitamine D a un effet préventif sur les infections respiratoires aiguës

03/05/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Infectiologie
En 2017, une méta-analyse des données provenant de 25 essais randomisés contrôlés de la supplémentation en vitamine D dans la prévention des infections respiratoires aiguës a révélé un effet protecteur de cette intervention. Afin de mieux comprendre le lien entre la supplémentation en vitamine D et la prévention des infections respiratoires aiguës, une équipe internationale a actualisé cette méta-analyse. Toutes les études randomisées, contrôlées, de la vitamine D ou de la 25 OH vitamine D, quelle qu’en soit la durée, en comparaison d’un placebo ou d’une petite dose de vitamine D contrôle, ont été retenues.  

1.528 articles dont 46 essais randomisés contrôlés portant sur 75 541 participants étaient éligibles. Le critère d’évaluation principal, qui était le risque d’avoir une ou plusieurs infections respiratoires aiguës, était disponible chez 98.1 % des participants dans 43 études.  

Une proportion significativement inférieure des participants dans le groupe supplémenté en vitamine D a eu au moins une infection respiratoire aiguë (14 332, soit 61.3 % des 23 364 participants) en comparaison du groupe placebo (14 217, soit 62.3 % des 22 802 participants), donnant un odds ratio de 0.92 (IC 95 % = 0.86 à 0.99, données obtenues dans 37 études, p = 0.018). Il n’y avait pas d’effet significatif de la supplémentation en vitamine D sur le risque d’avoir au moins une insuffisance respiratoire aiguë dans aucun des sous-groupes définis en fonction de la concentration basale de 25 OH vitamine D. Toutefois, un effet protecteur de la supplémentation est observé dans les essais cliniques pour lesquels la vitamine D était donnée de manière quotidienne (odds ratio = 0.78 ; 0.65 – 0.94 dans 19 études, p = 0.003), à une dose quotidienne équivalente de 400 à 1000 UI/jour (0.70 ; 0.55 à 0.89 ; 10 études ; p = 0.76), pour une durée de 12 mois au moins (0.82 ; 0.72 – 0.93 ; 29 études ; p = 0.021). Il n’y avait pas d’interaction significative entre l’allocation au groupe supplémentation en vitamine D en comparaison du placebo et la fréquence de la dose, la durée de l’étude ou l’âge. De plus, il n’y avait pas de différence significative dans la proportion des participants qui avaient au moins un effet secondaire grave dans le groupe supplémenté en vitamine D en comparaison du groupe placebo (0.97 ; 0.86 à 1.07 ; 36 études ; p = 0.99).  

En conclusion, malgré une hétérogénéité significative en fonction des études, la supplémentation en vitamine D n’expose pas à un risque particulier et réduit de manière globale mais faible le risque d’infection respiratoire aiguë en comparaison du placebo. La protection est associée à l’administration de doses quotidiennes de 400 à 1000 U pendant 12 mois et un âge de 1 à 16 ans.  

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