Légionellose : record de cas en 2023
Selon Santé publique France, 2 201 cas de légionellose ont été notifiés dans le pays en 2023. Ces chiffres sont nettement supérieurs à ceux de 2022 et constituent même un record.
En 2023, 2 201 cas de légionellose ont été notifiés à Santé publique France (SPF), ce qui est nettement supérieur à 2022 et constitue un record depuis le début de la surveillance. Une tendance à l’augmentation des cas était déjà observée depuis 2017. Mais entre 2022 et 2023, l’incidence a fortement augmenté, de 16% (1 897 cas en 2022). L’incidence en 2023 a atteint 3,2/100 000 habitants.
Il s’agit d’une tendance globale puisque qu’au niveau européen, on retrouve aussi une augmentation des cas avec une incidence de 3,2/100 000 habitants en 2023 (contre 2,6 en 2022)
En France, les régions les plus touchées sont le Grand Est (4,9/100 000 habitants) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (4,8/ 100 000 habitants). Il y a eu, en outre, deux cas groupés majeurs (29 cas et 23 cas), sans qu’aucune source commune de contamination n’ait pu être identifiée
Les hommes plus impactés
Santé publique France (SPF) précise que l’aspect clinique des cas est classique, comparable à celui des années précédentes, avec un taux de létalité de 9%. Les hommes sont beaucoup plus concernés que les femmes (1 579 hommes et 622 femmes), avec un âge médian de 70 ans chez les femmes et de 65 ans chez les hommes. A noter que l’âge médian chez ces derniers est en augmentation.
Les malades présentaient souvent - dans près de 3 cas sur 4 - au moins un facteur favorisant : pathologie immunodépressive, tabagisme...
Dans ce contexte, SPF a lancé fin 2024 une étude, nommée Legio-DOM qui vise à "documenter la part des cas de légionellose pouvant être liée à une contamination à domicile via les réseaux de distribution d’eau, afin de contribuer à développer de nouvelles actions pour améliorer la prévention et, à terme, diminuer de manière pérenne le nombre de cas de légionellose".
Selon Christine Campèse, épidémiologiste, en charge du dossier à Santé publique France, plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette hausse. Parmi elles, "les facteurs météorologiques qui influencent la survie des légionelles", les bactéries responsables de la maladie, notamment la "combinaison de la hausse de la température, des précipitations et donc de l'humidité", dit-elle à l'AFP. Des facteurs que l'on observe avec le changement climatique. Une autre hypothèse est "le vieillissement de la population", la maladie affectant plus particulièrement les seniors et les personnes fragiles. Enfin, les méthodes de diagnostic sont également de plus en plus performantes, "ce qui peut aussi contribuer à expliquer la hausse des cas", pointe Christine Campèse.
Depuis le début de la surveillance, l'identification des sources de contamination a permis de mettre en place de nombreuses règlementations afin de limiter le risque lié aux légionelles (réseaux d'eau, systèmes de refroidissement des tours aéroréfrigérantes, brumisateurs...). Mais cela reste encore à améliorer.
Références :
Communiqué de Santé publique France (29 aout) et AFP
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