Les autorités sanitaires alertent sur la recrudescence de la rougeole en France
Le dernier bilan de Santé Publique France (SPF) fait état de 117 cas de rougeole au cours de l’année 2023, dont 31 importés. Si ce nombre peut paraitre faible, il est en forte augmentation par rapport aux années précédentes : 15 en 2022, 16 en 2021 et 240 en 2020.
"En France, depuis la dernière épidémie de rougeole en 2018-2019 qui s'était interrompue en 2020 concomitamment à la pandémie de Covid-19, le virus de la rougeole a très peu circulé, occasionnant quelques cas sporadiques isolés", a noté SPF. Mais, depuis 2022 et particulièrement en 2023, une recrudescence de rougeole est observée dans le monde, après plusieurs années de baisse de la couverture vaccinale, constatée après la pandémie de Covid-19, ce dont l'OMS s'est alarmée en février.
Au total, 16 départements sont concernés par au moins 1 cas l’année dernière (aucun en Outre-mer).
De façon inhabituelle, les jeunes de 10 à 14 ans sont les plus touchés, avec un âge médian de 12 ans. 27 cas ont été hospitalisés dont deux en service de réanimation.
"Les hospitalisations concernaient essentiellement des enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 30 ans", précise SPF. Une complication est survenue chez 12 cas ; la majorité du temps il s’agissait d’une pneumopathie (9 cas). Les cas concernaient généralement des personnes non ou mal vaccinées. Ainsi, parmi les 96 cas éligibles à la vaccination, seuls 46% étaient correctement vaccinés (avec 2 doses). 44 % n’étaient pas vaccinés et 9 % étaient vaccinés avec 1 dose. Les chiffres confirment les bénéfices de la vaccination sur les formes graves : ainsi aucune complication et une seule hospitalisation a été rapportée parmi les sujets correctement vaccinés.
"La majorité des cas vaccinés avec deux doses concernait des collégiens qui pour la plupart avait reçu une administration précoce (avant 12 mois) d’une 1ère dose de vaccin, ce pourrait expliquer la moindre protection à long terme constatée chez ces adolescents", complète SFP.
Par ailleurs, on observe "une hausse notable des cas importés" (31 contre 5 en 2022), dont plus de la moitié non vaccinés, ce qui a entraîné "des chaînes de transmission sur le territoire". Et sept foyers épidémiques (dont quatre liés à des cas importés) ont été recensés, le plus important en Auvergne-Rhône-Alpes, avec 64 cas entre août et novembre.
Alors que la France va accueillir des "millions de visiteurs étrangers à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques" (26 juillet-11 août puis 28 août-8 septembre) et que "des épidémies de rougeole sévissent en Russie et en Europe de l'est, notamment en Roumanie, le risque d'importation augmente", prévient l’institution sanitaire.
En parallèle, à la publication de ces nouveaux chiffres, la Direction Générale de la Santé (DGS) a envoyé un courrier aux praticiens précisant qu’une confirmation biologique du cas est indispensable "préférentiellement par prélèvement oropharyngé et amplification génique par RT-PCR", et que "tout cas cliniquement évocateur (y compris avant résultats biologiques) doit faire l’objet d’un signalement sans délai". Les mesures d’urgence et recommandations de prévention (éviction, prophylaxie post-exposition, vérification du statut vaccinal) sont aussi évoquées.
Références :
Santé publique France (3 avril), et Direction générale de la santé (3 avril). Avec AFP
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