Lyme : de nouvelles recommandations sont parues, en contradiction avec la HAS
Le texte de la HAS avait entrainé une levée de boucliers de la part notamment de l’Académie de médecine, de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), et du Collège national des généralises enseignants (CNGE), qui recommandaient de ne pas tenir compte de ces préconisations. Ces spécialistes s’étaient en effet opposés à ce texte du fait de la reconnaissance du SPPT, mais aussi de la méthodologie de son élaboration jugée non en adéquation avec les critères de preuves et les données actualisées de la science sur ce sujet. Autour de la SPILF, et sur demande de la Direction générale de la Santé, une vingtaine de sociétés savantes françaises (CNGE, Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales ou CMIT, et plusieurs sociétés savantes de dermatologie, rhumatologie, neurologie, etc.), ont donc travaillé sur un nouveau document concernant le diagnostic et le traitement de cette pathologie complexe transmise par les tiques. Elles ont été publiées en deux articles sur le site de la revue Médecine et maladies infectieuses les 14 et 31 mai, et doivent être présentées formellement le 7 juin, dans le cadre des Journées nationales d'infectiologie à Lyon.
Les auteurs du nouveau texte considèrent que les patients présentant des "symptômes persistants" divers "attribués à une borréliose de Lyme" relèvent en très grande majorité d'"un autre diagnostic". Une étude publiée en septembre 2018 a en effet mis en évidence que moins de 10 % des patients consultant pour un diagnostic présumé de maladie de Lyme étaient réellement atteints de la maladie. Il est donc "recommandé de ne pas répéter ou prolonger les cures d'antibiothérapies", jugent les experts. Ils affirment aussi que l'incidence de la maladie est stable et non en expansion, s'appuyant sur la moyenne des nouveaux cas confirmés depuis 2009, recensés par Santé publique France. Ils réaffirment aussi la marche à suivre pour établir le diagnostic, avec deux tests sérologiques à la fiabilité contestée par les associations de patients et par certains professionnels de santé. Les sociétés savantes recommandent toutefois aux médecins de prendre le temps de fournir des explications "détaillées et surtout personnalisées" à leurs patients, et d'"éviter les simplifications abusives et stigmatisantes, susceptibles d'être comprises comme 'c'est dans la tête'".
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