Le diabète sucré néonatal transitoire survient au cours de la première année de vie et disparaît au cours de l’enfance. Deux anomalies génétiques principales sont responsables de ces diabètes. Un certain nombre de ces patients présentent ensuite, au cours de leur vie, une rechute de leur diabète. Une équipe française menée par Michel Polak et Jean-François Gautier a analysé le métabolisme glucidique et le devenir socio-éducatif de 27 de ces enfants lorsqu’ils sont devenus adultes dont 24 avaient présenté une rechute du diabète alors que 3 n’avaient pas présenté de rechute. Ils ont été comparés à 16 membres de la famille n’ayant pas eu de diabète transitoire à la naissance mais connus pour être porteurs des mêmes défauts génétiques et ayant (n = 9) ou n’ayant pas (n = 7) de diabète. Chez les participants ayant fait un diabète sucré néonatal transitoire, l’âge au moment de la rechute du diabète était corrélé positivement à l’âge de la puberté (p = 0.019). Le taux moyen d’insulinosécrétion était significativement inférieur chez les participants ayant eu un diabète transitoire néonatal et chez les membres de leurs familles ayant un diabète en comparaison des sujets témoins (4.7 vs 13.4 pmol/kg/min, p < 0.0001). Il en était de même de la réponse de l’insuline à l’arginine (84.4 vs 399.6 µUI/ml, p = 0.011) mais il n’y avait pas de différence entre les participants n’ayant pas de diabète et les sujets témoins. Le niveau socio-éducatif obtenu était inférieur chez les participants ayant eu un diabète néonatal transitoire en comparaison de la population générale, quelle que soit la durée du diabète. En conclusion, la rechute du diabète survient plutôt chez les participants ayant eu un diabète sucré transitoire néonatal en comparaison des membres de leurs familles qui ont la même mutation mais qui n’ont pas eu de diabète néonatal et cette rechute du diabète est associée à la puberté. Les deux groupes ont un moins bon niveau éducatif à l’âge adulte et ceux qui ont un diabète ont une sécrétion d’insuline inférieure. Toutefois, il n’y a pas de différence en termes d’insulinorésistance à l’âge adulte. Ces formes de diabète doivent donc être maintenant incluses dans les diabètes dit MODY (Maturity Onset Diabetes of the Young) et les membres des familles des diabétiques transitoires néonataux doivent être analysés sur le plan génétique à la recherche de défauts sous-jacents car ils peuvent être traités avec d’autres médicaments (sulfamides hypoglycémiants) que l’insuline.
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