La rentrée scolaire constitue une période à risque pour les enfants et les adolescents asthmatiques : « chaque année, Santé publique France constate une augmentation des crises d’asthme chez les enfants et adolescents dans les deux premières semaines de rentrée scolaire », rappelle ainsi la Grégory Pariente Foundation qui est engagée dans ce domaine. Cette recrudescence est à mettre en lien avec les infections respiratoires fréquemment retrouvées en collectivité, l’exposition aux allergènes (acariens, poils de chat…), ou encore un arrêt du traitement de fond de l’asthme pendant les vacances d’été. La Fondation appelle donc à la vigilance. Elle encourage en particulier les enfants et leurs parents à avoir recours à l’échelle de contrôle de l’asthme, et à contacter le médecin en cas de non contrôle ou d’arrêt du traitement. Le traitement de fond reste fondamental. Les corticoïdes inhalés ne favorisent pas les formes sévères de l’infection. En revanche, indépendamment du Covid, l’arrêt du traitement de fond peut entrainer une perte du contrôle de la maladie et une crise d'asthme sévère, qui peut avoir des conséquences dramatiques : ainsi un adolescent asthmatique décède toutes les 3 à 4 semaines en France.
« L’automne est une période de forte circulation des virus respiratoires, souvent pourvoyeurs de crise d’asthme parfois fébriles. Très souvent, il s’agira d’un virus habituel, comme les adolescents asthmatiques en rencontrent chaque année. L’infection au nouveau coronavirus (Sars-CoV2) semble peu pourvoyeuse de crise d’asthme, et doit être suspectée si les symptômes ressentis sont différents des symptômes habituels. Plus encore, s’il existe de la fièvre, une perte de l’odorat et/ou du goût, il est nécessaire de réaliser un test de dépistage (écouvillon nasal pour PCR) », ajoutent les Drs David Drummond (Hôpital universitaire Necker - Enfants Malades, Paris) et Carine Favre-Metz (Strasbourg). Covid : les jeunes sont plus concernés qu’auparavant Les autres virus ne doivent surtout pas être négligés. Les deux experts précisent que « les dernières études publiées chez l’adulte donnent des arguments pour penser d’une part que l’asthme n’est pas un facteur de risque d’infection sévère à Sars-CoV-2, et d’autre part que le Sars-CoV-2 est moins...
pourvoyeur de crises d’asthme sévères que les autres virus respiratoires, notamment les autres coronavirus. Nous ne disposons pas d’étude chez l’adolescent mais il est probable qu’on puisse transposer ces données ». Ils insistent sur le fait que « jusqu’à présent, les infections virales hors Covid sont la première cause d'exacerbations asthmatiques automno-hivernales et qu'elles peuvent être plus sévères en cas d’arrêt des traitements de fond notamment pendant la saison estivale ». Cependant, les données épidémiologiques concernant la pandémie de Covid ont en effet tendance à évoluer. Ainsi, si au milieu du mois de mai, on estimait que seuls 1% des hospitalisations pour des cas sévères de Covid- 19 concernait les enfants de moins de 15 ans, la récente recrudescence de circulation du virus touche particulièrement les jeunes (15-45 ans), avec un taux d’incidence et de positivité en augmentation constante et une tendance à l’augmentation des hospitalisations et admissions en réanimation.
Organiser le retour au collège Il faut aussi retrouver une bonne hygiène de vie car le confinement a pu être associé à un manque d’activité physique chez les adolescents asthmatiques, avec des impacts sur le plan physique (prise de poids, déconditionnement à l’effort), et psychologique (anxiété, sentiment de solitude). En conséquence, le retour en classe n’apparaît pas problématique. Les jeunes ont besoin d’interactions sociales pour se développer, et comme l’a rappelé la Société française de pédiatrie, « il y a beaucoup plus de bénéfices que de risques à la reprise de la collectivité ». « Le décrochage scolaire peut être plus stigmatisant à terme. L’absence peut être un facteur d’exclusion par rapport aux camarades de classe. Le maintien dans la fausse sécurité de l’école à la maison peut encourager à terme une phobie », souligne ainsi la Gregory Pariente Foundation. Ce retour en collectivité apparait d’autant plus bénéfique qu’il est bien préparé. Le port du masque et l’ensemble des gestes barrières sont, bien entendu, indispensables, d’autant que cela prévient aussi la transmission des futurs virus hivernaux. « Le principal risque qui distingue les adolescents asthmatiques des autres est celui de faire une crise d’asthme grave. Mais, ce risque n’est pas lié à la pandémie Covid-19 », affirme la Fondation. « Un adolescent asthmatique peut et doit vivre normalement, à condition de suivre son traitement de fond ».
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