Tuberculose : l’arrêt de BCG sans impact

24/03/2017 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

Une étude, publiée en amont de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose qui se déroule ce vendredi 24 mars, met en évidence que l’arrêt de la vaccination par le BCG n’a pas eu d’impact sur la baisse de l’incidence de la tuberculose observée en France. Elle montre aussi que les sujets âgés apparaissent particulièrement concernés.

En France, l’obligation vaccinale par le BCG a été remplacée en 2007 par une recommandation de vaccination des enfants les plus exposés à la tuberculose. Et si la morbimortalité liée à cette infection a largement baissé ces dernières décennies, on peut se demander si cette mesure n’a pas freiné cette évolution. Il semble que ce ne soit pas le cas, si l’on en croit les résultats d’une étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 21 mars 2017. Ainsi, 4 741 cas de tuberculose maladie ont été déclarés en France en 2015, dont 3 422 cas avec une localisation pulmonaire. Les régions les plus touchées étaient Mayotte, la Guyane et l’Ile-de-France. Les analyses montrent que le nombre annuel de cas de tuberculose maladie chez les enfants nés après 2006 a continué à diminuer, même si une légère hausse est observée hors Ile-de-France. Cette inégalité est liée aux disparités de couverture vaccinale BCG sur le territoire ; celle-ci étant élevée (supérieure à 80%) à l’âge de 9 mois en Ile-de-France en 2014, mais faible hors Ile-de-France, ne dépassant pas 50% chez les enfants à risque en 2008-2009. "Il convient de continuer à suivre attentivement l’évolution de l’incidence de la tuberculose, notamment dans les nouvelles générations d’enfants, surtout dans la situation d’inquiétude actuelle provoquée par les incertitudes concernant l’approvisionnement en vaccin BCG", affirment les auteurs de cette étude. La tuberculose était aussi plus fréquente parmi certaines catégories de d’individus : les personnes sans domicile fixe, les personnes incarcérées et celles nées à l’étranger. Une incidence élevée chez les plus âgés En outre, la distribution par groupe d’âge montre une concentration des cas chez l’adulte jeune (38% des cas entre 20 et 39 ans), mais aussi chez le sujet âgé. En effet, 21% des cas ont plus de 65 ans et 9% 80 ans ou plus, alors que ce groupe d’âge ne représente que 5,7% de la population générale.  Les personnes âgées de plus de 80 ans avaient plus souvent des antécédents de tuberculose traitée (12,2% versus 8,4%) et étaient plus souvent nées en France (72,7% versus 35,6%) que les personnes de moins de 80 ans (p<0,001 pour chacune des comparaisons). Avec le vieillissement de la population, le poids de la tuberculose chez les sujets âgés pourrait s’alourdir. Et cela "pourrait compliquer la lutte contre la tuberculose du fait du diagnostic plus difficile chez ces cas, de la présence de comorbidités et d’un risque plus fréquent d’effets secondaires au traitement antituberculeux, lié à une fréquente polymédication", affirment les auteurs.

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