Nommée AWaRe, cette plateforme web permet de classer les antibiotiques en 3 groupes : antibiotiques dont l’accessibilité est essentielle ; antibiotiques à utiliser sélectivement ; et antibiotiques de réserve. En prime, cet outil précise comment utiliser chaque produit : quels antibiotiques utiliser pour les infections les plus courantes et les plus graves, lesquels devraient être disponibles à tout moment dans le système de santé, et ceux qui doivent être utilisés avec modération ou conservés et utilisés seulement en dernier recours. Ainsi, l’objectif est de porter à au moins 60% la proportion de la consommation mondiale d’antibiotiques dans le groupe « antibiotiques dont l’accessibilité est essentielle », car il s’agit d’antibiotiques à spectre étroit, qui offrent la meilleure valeur thérapeutique tout en limitant le risque de résistance. En outre, ce groupe contient des produits peu onéreux car génériqués. Le second groupe contient des produits indiqués uniquement pour un nombre limité de syndromes infectieux et plus à risque de résistances. Et les antibiotiques du 3e groupe sont destinés à des patients hautement sélectionnés (infections mettant la vie en danger en raison de bactéries multirésistantes). Il s’agit donc de... réduire l’utilisation des antibiotiques les plus exposés au risque de résistance dans ces 2 groupes. Selon des données de l’OCDE, la proportion d'infections résistantes dans le monde est actuellement d’environ 17 % en moyenne. Mais dans certains pays à revenu faible ou intermédiaire, elle atteindrait 40 à 60%. Et si aucune action n'est entreprise, ces infections pourraient coûter la vie à environ 2,4 millions de personnes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie au cours des 30 prochaines années. Or, ce phénomène est principalement lié à une mauvaise utilisation des antibiotiques. Ainsi, selon l’OMS, près d’un antibiotique sur 2 n’est pas utilisé à bon escient, soit parce qu’il est employé en cas d’infection virale, soit parce qu’il est utilisé de manière abusive (large spectre, …), ce qui favorise l’antibiorésistance. En particulier, il s’agit de freiner la résistance aux antibiotiques des bactéries gram-négatives résistantes, notamment Acinetobacter, Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. « La résistance aux antimicrobiens est l’un des risques sanitaires les plus urgents de notre époque et menace de réduire à néant un siècle de progrès médical, a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Tous les pays doivent trouver un équilibre entre assurer l’accès aux antibiotiques qui sauvent des vies et ralentir la pharmacorésistance en réservant l’utilisation de certains antibiotiques aux infections les plus difficiles à traiter. J’exhorte les pays à adopter AWaRe, car c’est un outil précieux et pratique pour y parvenir. »
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus