Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Universidad Politécnica de Madrid se sont attachés à développer un outil génétique qui cible spécifiquement les bactéries résistantes. Il s’agit d’éviter le déséquilibre de la flore intestinal, qui favorise l’apparition de résistances. Les chercheurs ont eu l‘idée d’utiliser le système dit "de conjugaison" qui fait que les bactéries ont la capacité de s’échanger des gènes, grâce aux plasmides. Ils ont donc inséré dans une plasmide un gène codant pour une toxine, contre laquelle les bactéries ne développent pas de résistance. Ils ont ainsi fait exprimer cette toxine dans les bactéries. Et ils y ont ajouté un promoteur (séquence d’ADN indispensable à la transcription) spécifiquement reconnu par la bactérie qui exprime le complexe de la toxine et l’active. Ensuite, les chercheurs ont créé un module génétique exprimant un inhibiteur hautement spécifique de la toxine, une antitoxine, qui s’éteint lorsque la bactérie contient des gènes de résistance. Pour tester cette "arme génétique" ciblée, les auteurs de ces travaux ont tout d’abord développé cette toxine spécifiquement contre Vibrio cholerae, une bactérie marine. In vivo, sur le poisson zèbre et un crustacé nommé artémie, ils ont constaté que cette structure génétique était efficace. "Le niveau d'échappement de cette stratégie alternative est très faible. Elle peut maintenant facilement être adaptée à la destruction spécifique de nombreux autres pathogènes", affirme Didier Mazel, de l'Institut Pasteur, tout en ajoutant : "Nous devons maintenant améliorer le processus de délivrance du gène par le plasmide". L’outil génétique conçu par Didier Mazel et son équipe ainsi que ses applications ont fait l’objet d’une demande de brevet.
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