Une substance contenue dans les frites ou les biscuits pourrait être cancérigène
L’acrylamide un produit largement répandu dans l’alimentation pourrait s’avérer cancérigène, rapporte Centre international de recherche sur le cancer (Circ) suite aux résultats d’une étude qui vient de paraitre dans la revue Genome Research.
L'acrylamide est une substance qui se forme dans les aliments riches en amidon lorsqu'ils sont cuits longtemps à haute température. C’est le cas en particulier dans les frites, les biscuits, ou le pain grillé, etc. On en trouve aussi dans la fumée de tabac. De précédentes données ont déjà mis en évidence l’effet cancérogène de l’acrylamide chez les rongeurs ; et certaines études épidémiologiques sur le cancer chez l'homme ont révélé de faibles associations positives entre l'exposition alimentaire à l'acrylamide et certains types de cancer. Cependant, jusqu’à présent, "les preuves des effets mutagènes de l'acrylamide faisaient défaut" affirme le Circ dans un communiqué. Réalisée par le groupe Mécanismes moléculaires et biomarqueurs du Circ, cette nouvelle étude a donc permis de faire avancer les connaissances. Elle a en effet établi la présence de modifications du génome induites par la glycidamide, une substance issue de la dégradation de l'acrylamide dans divers cancers humains : cancers liés au tabagisme (poumons, tête et cou, foie), ou à des expositions alimentaires ou professionnelles courantes (foie, reins, voies biliaires, cerveau, colon, uterus). L'étude combinait des analyses basées le séquençage du génome et des bases de données de cellules cancéreuses. "Cette approche intégrée fournit d’importantes preuves qu'un agent banal du régime alimentaire et du mode de vie peut provoquer des lésions de l'ADN très caractéristiques, contribuant ainsi potentiellement au développement du cancer", explique le Dr Jiri Zavadil, chercheur à l'international agency of research on cancer (IARC), principal auteur de cette étude. Des recherches supplémentaires à l'échelle de la population "sont désormais nécessaires pour aborder plus en profondeur le rôle de l'acrylamide dans le développement du cancer", précise le Dr Marc Gunter, responsable du département nutrition et métabolisme de l’IARC. "De telles enquêtes futures pourraient fournir une justification solide pour réduire l'exposition à l'acrylamide dans la population en général", conclut le Dr Zavadil. En 2015, des experts de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) ont conclu que l'acrylamide dans les aliments "accroît potentiellement le risque de développement d'un cancer pour les consommateurs de tous les groupes d'âge". Un règlement européen entré en application en avril 2018 demande aux fabricants de l'agro-alimentaire, aux chaînes de restauration rapide et aux restaurants de s'assurer que les niveaux d'acrylamide présents dans leurs produits restent inférieurs à certains seuils indicatifs. Mercredi, le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) a exhorté la Commission européenne à baisser ces teneurs indicatives et "à les rendre contraignantes pour les fabricants", estimant que les niveaux actuels présentent un danger pour les consommateurs, en particulier pour les jeunes enfants. *Mis à jour le 08/03 à 16h40
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