Vaccin de AstraZeneca/Université d’Oxford : les premières données publiées dans The Lancet
Pour arriver à ces résultats, qui restent intermédiaires, l’essai a inclus, entre le 23 avril et le 4 novembre 2020, 11 636 participants (7548 au Royaume-Uni, 4088 au Brésil), qui ont reçu soit le vaccin (ChAdOx1 nCoV-19), soit une injection placebo. Deux schémas posologiques ont été testés. Pour la majorité des patients (9000 patients randomisés), 2 doses complètes ont été administrées à un mois d’intervalle. Mais dans un petit groupe (2800), c’est une demi-dose de vaccin qui a été testée, suivie à 1 mois par une 2ème dose complète. L’efficacité a été mesurée 14 jours ou plus après avoir reçu deux doses du vaccin. Chez les participants ayant reçu deux doses standard, 27 patients du groupe ont été infectées par le Sars-CoV-2, contre 70 du groupe placebo, soit une efficacité du vaccin de 62,1%. En revanche, les chiffres sont apparus bien différents dans le groupe ayant reçu un faible dosage du produit, avec 3 patients infectés dans ce groupe, contre 30 dans le groupe placebo, ce qui correspond à une efficacité vaccinale de 90%. Pour l’ensemble des 2 groupe, l’efficacité moyenne était de de 70,4% (IC à 95,8% 54,8–80,6). En outre, à partir de 21 jours après la première dose, dix cas ont été hospitalisés pour Covid-19, tous dans le bras témoin; deux ont présenté une infection sévère, dont un décès. Quant à la tolérance, sur les 74 341 personnes-mois de suivi de sécurité, 175 événements indésirables sérieux ont été recensés chez 168 participants, 84 événements dans le groupe vaccin, contre 1 le groupe témoin. Trois événements ont été classés comme possiblement liés à un vaccin : un dans le groupe vaccin (un cas de myélite transverse qui avait entrainé l’interruption momentanée de l’essai début septembre, un dans le groupe témoin et un chez un participant dont on ne sait pas encore à quel groupe il appartient.
Pour le Pr Jean-Daniel Lelièvre, chef du service d’immunologie clinique et de maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, et membre du Comité technique des vaccinations de la HAS), interrogé par le journal Le Monde, « l’article confirme ce qui avait été annoncé, ce qui n’est guère surprenant, les laboratoires ne s’amusent pas à inventer des données. Il valide la stratégie du vecteur viral mais ne permet pas de trancher la question du dosage ». L’effectif utilisé pour tester le vaccin avec une demi-dose initialement reste, en effet restreint pour trancher. Le laboratoire a d’ailleurs annoncé qu’il allait mettre en place une étude complémentaire en ce sens. A ce jour, cinquante-et-un candidats vaccins sont actuellement testés sur des humains, 13 étant en dernière phase d'essais, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Trois vaccins sont particulièrement avancés: le vaccin de l'alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech, utilisé au Royaume-Uni; celui du laboratoire américain Moderna; et enfin le vaccin développé AstraZeneca et l’université d’Oxford. Le patron de Pfizer, Albert Bourla, a lui assuré mardi que la sûreté du vaccin développé par son groupe avec BioNTech n'avait en aucun cas été sacrifiée à la vitesse de sa mise sur le marché.
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