Alors que les campagnes de vaccination avec un vaccin à ARN messager ont déjà commencé, comme au Royaume-Uni, ou sont sur le point de l’être dans plusieurs pays, les vaccins de conception plus classique semblent prendre du retard. Ainsi, les laboratoires français Sanofi et britannique GSK ont annoncé vendredi que leur vaccin anti-Covid ne serait prêt que fin 2021, après des résultats moins bons qu'attendu dans les premiers essais cliniques. La conduite du programme « est retardée afin d'améliorer la réponse immunitaire chez les personnes âgées », indiquent les groupes dans un communiqué. Ils tablent désormais sur une mise à disposition du vaccin au quatrième trimestre l'an prochain, alors qu'ils visaient initialement une demande d'homologation au premier semestre de 2021, les essais de phase 3 devant initialement démarrer en décembre. Sanofi espérait pouvoir produire un milliard de doses en 2021. Un objectif qui ne pourra plus être atteint. Ce retard est lié aux résultats intermédiaires des premiers essais sur l'homme lancés en septembre qui ont montré une réponse inférieure aux attentes : si la réponse immunitaire des adultes de 18 à 49 ans est « comparable à celle des patients qui se sont rétablis d'une infection Covid-19 », cette réponse est à l'inverse « insuffisante » chez les adultes plus âgés, précise le communiqué. Les laboratoires veulent donc « affiner la concentration d'antigènes de manière à obtenir une réponse immunitaire élevée dans toutes les tranches d'âge », détaillent-ils. « La formulation du produit n'est pas satisfaisante. Il est important de l'optimiser, cela peut prendre un peu plus de temps », a expliqué à l'AFP Thomas Triomphe, le vice-président de la branche vaccins de Sanofi, reconnaissant une « déception ».
Une nouvelle formulation Les laboratoires conduiront donc une phase d'essai complémentaire à partir de février en s'appuyant sur un test récemment mené sur des primates non-humains avec une formulation d'antigènes améliorée. Celui-ci a montré que « le candidat-vaccin pourrait conférer une protection contre les pathologies pulmonaires et entraîner l'élimination rapide du virus dans les voies nasales et les poumons en l'espace de 2 à 4 jours », souligne le communiqué. « Lorsqu'on injecte une forte quantité de virus à des animaux qui ont reçu le vaccin, on a d'excellents résultats, c'est ce qui nous donne confiance », relève Thomas Triomphe. Sanofi et GSK arriveront-ils donc trop tard? Ce sont « trois à quatre mois de retard, mais avec au bout du compte plus d'informations sur une meilleure formulation », assure M. Triomphe. « Il reviendra à nos partenaires de décider s'ils veulent commander des doses ». Sanofi et GSK avaient en effet passé plusieurs contrats de livraison, dont l'un avec l'Union européenne qui lui a réservé 300 millions de doses de vaccins pour 2021. « Ca ne remet pas en cause la stratégie vaccinale de notre pays qui s'appuie sur une pluralité de vaccins", a estimé vendredi sur LCI Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement français, en commentant l'annonce de Sanofi. Il a ajouté que cette étape "montre que la rigueur scientifique est absolument totale de la part de ce laboratoire ».
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