Vaccination anti-Covid : "Ça ne va pas assez vite", déplorent les généralistes

10/12/2020 Par Louise Claereboudt
Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 doit s’ouvrir en janvier avec, dans un premier temps, la vaccination des personnes âgées résidant en Ehpad, le syndicat MG France déplore le manque d’organisation et de concertation entre les professionnels de santé, le Gouvernement et l’Assurance maladie. Les médecins généralistes appellent par ailleurs les autorités à lancer un message clair à la population à l’approche des fêtes de fin d’année quant à l’usage des tests antigéniques.

“Nous sommes extrêmement attentifs”, a martelé à plusieurs reprises le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat MG France, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 10 décembre. Face au scepticisme et à la méfiance d’une grande part des Français quant aux vaccins anti-Covid, les médecins généralistes ont tenu à rassurer sur leur prudence, ainsi que sur leurs compétences à mener ce type de campagne de vaccination. “Comme tout médicament, ce vaccin a des avantages et des inconvénients, des effets secondaires éventuellement, et un rapport entre ces avantages et les risques éventuels. Bien entendu, nous allons regarder avec beaucoup d’attention les indications des vaccins, s’il y a des effets secondaires, dans quels cas”, a prévenu le Dr Battistoni, alors que des réactions allergiques chez deux personnes présentant des antécédents connus d’allergie sévère ont été signalés hier au Royaume-Uni. Ce dernier s’est toutefois montré rassurant, estimant que la vaccination sera un des moyens qui permettra de sortir de cette épidémie, “je l’espère l’année prochaine”.

Toutefois, si les généralistes ont témoigné de leur volonté de prendre part à la campagne de vaccination, ces derniers déplorent le manque d’organisation. "Ça ne va pas assez vite”, témoigne le Dr Battistoni qui dit n‘être “pas content de la façon dont ça se passe”. Selon le président de MG France, il n’y a pas encore eu de réelle concertation sur l’organisation. “Aucun dialogue n’est instauré ni avec le Gouvernement ni avec l’Assurance maladie”, a regretté le généraliste qui salue malgré tout la création d’un comité citoyen sur le sujet. Beaucoup de points restent flous, notamment la question de la rémunération des professionnels. On sait toutefois qu’il y aura vraisemblablement une consultation de pré-vaccination qui donnera lieu à une prescription, a annoncé le Dr Jean-Louis, secrétaire général du syndicat. “Elle devra intervenir au moment de l’appel d’une nouvelle catégorie de population à se faire vacciner”, a précisé le Dr Battistoni, qui indique que les vaccinations en cabinet devraient avoir lieu à partir du mois de février. “Nous demandons de nous organiser nous même.” “Le test antigénique ne doit pas être un brevet pour passer Noël sans aucune précaution” Outre la vaccination, le syndicat MG France a souhaité alerter sur l’absence de messages clairs concernant l’usage des tests antigéniques, à l’approche des fêtes de fin d’année. De nombreux patients demandent en effet aujourd’hui à leur médecin s’il est nécessaire de faire un test quelques jours avant les rassemblements familiaux. “Il y a une communication à faire auprès des personnes qui vont avoir envie de se dire ‘Je vais faire un test pour aller voir ma famille’. Il faut leur dire que ce n’est pas une sécurité totale. Deuxièmement, si le test est positif, ils doivent renoncer à y aller”, a alerté le Dr Battistoni. “Le test antigénique ne doit pas être un brevet qui permettra de passer Noël sans aucune précaution, comme l’année dernière”, ont appuyé de concert le Dr Bensoussan et le Dr Battistoni, insistant sur l’importance de respecter les mesures barrières. En effet, la dernière enquête du syndicat a par ailleurs permis de confirmer les principaux lieux de contamination des personnes, le domicile familial et l’entreprise. Quoi qu’il en soit, les généralistes se disent prêts à répondre à une hausse des demandes de tests rapides.                                            

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

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