Bronchiolite : les pédiatres appellent à un meilleur remboursement de Beyfortus
Le nirsevimab n’est pas assez remboursé cette année, alertent plusieurs sociétés et associations de pédiatrie, entrainant un risque de baisse de la protection et d’augmentation des cas de bronchiolite, et de leurs complications.
Le nirsevimab n’est pas assez remboursé cette année, considèrent plusieurs sociétés et associations de pédiatrie, entrainant un risque de baisse de la protection et d’augmentation des cas de bronchiolite cette année, et de leurs complications. "Cette décision de limiter le remboursement apparait incompréhensible et irrecevable pour les sociétés savantes pédiatriques."
Alors que l’épidémie s’étant en France, plusieurs organisations*, dont la Société française de pédiatrie (SFP) et l'Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), signent un communiqué commun dans lequel elles "s’alarment des difficultés d’accès à l’anticorps monoclonal anti VRS nirsevimab (Beyfortus, Sanofi/ AstraZeneca)". Remboursé dorénavant à 30%, certaines familles se trouvent dans l’incapacité de payer le ticket modérateur qui est élevé, de l’ordre de 300 euros, "que plusieurs mutuelles ne remboursent pas ou partiellement".
Les pédiatries rappellent pourtant que ce traitement a été très bien accepté par les familles lors de la saison passée, et que plusieurs études en vie réelle ont démontré son efficacité sans effet indésirable. Ainsi, environ 5800 hospitalisations auraient été évitées l’an dernier, avec une efficacité en vie réelle estimée à près de 80% pour la prévention des hospitalisations en réanimation.
"On pénalise les familles les plus modestes et creuse encore des inégalités sociales de santé"
"Dans certaines régions comme la Galice, où tous les enfants de moins de 1 an ont été immunisés, le nombre des hospitalisations pour bronchiolite s’est effondré", ajoutent les auteurs du communiqué. Ils ne comprennent donc pas la décision de la commission de transparence de la HAS d’attribuer une amélioration du service médical rendu mineure à ce traitement. "En restreignant l’accès à cette innovation thérapeutique, on pénalise les familles les plus modestes et creuse encore des inégalités sociales de santé déjà préoccupantes dans notre pays. Il serait également regrettable d’observer cet hiver un nouvel afflux d’hospitalisations évitables, alors que les services de pédiatrie restent en grande difficulté". Et ce, sans compter l’impact financier "important pour l’Etat".
Ils rappellent enfin que "Madame la Ministre de la Santé et de l’accès aux soins annonçait, il y a quelques jours, faire de la prévention une des priorités de son programme ". Ils attendent le prochain avis de la HAS sur ce sujet. Cette année, un deuxième moyen préventif des infections à VRS du nourrisson est disponible. Il s’agit d’Abrysvo (Pfizer), un vaccin utilisé chez la femme enceinte, intégralement remboursé dans le cadre de la prise en charge de la grossesse.
*Les organisations signataires :
- Assises de la Santé de l’Enfant (Pr Christèle GRAS-LE GUEN)
- Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNP de Pédiatrie : Dr Emmanuel CIXOUS-Dr Fabienne KOCHERT)
- Société Française de Pédiatrie (SFP : Pr Agnès LINGLART-Pr Romain BASMACI)
- Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA : Dr Andreas WERNER)
- Société Française de Néonatologie (SFN : Pr Marine BUTIN)
- Groupe Francophone de Réanima7on Pédiatrique (GFRUP : Pr Stéphane LETEURTRE-Professeur François DUBOS)
- Groupe de Pédiatrie Générale, Sociale et Environnementale (GPGSE)
- Groupe de Pathologie Infec7euse Pédiatrique (GPIP : Pr Robert COHEN-Dr Hervé HAAS)
- Société Pédiatrique de Pneumologie et d’Allergologie (SP2A : Pr Harriet CORVOL Pr Alice HADCHOUEL-DUVERGE)
Références :
D'après un communiqué de l'AFPA
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