Suicide : hausse chez les femmes jeunes et les hommes âgés
Ce constat est tiré des données réactualisées de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Les tentatives de suicide sont en forte hausse chez les jeunes femmes. C’est ce que confirment les données réactualisées de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiées à l’occasion de la 35ème Semaine de prévention du suicide, du 2 au 8 février 2025.
Ainsi, en 2022, 9 200 décès par suicide ont été comptabilisés, soit un taux de 13,3 décès pour 100 000 habitants. Les hommes sont trois fois plus touchés que les femmes (20,8 et 6,3 pour 100 000, respectivement). Ce taux est en baisse depuis les années 1980, mais semble avoir atteint "un niveau plancher au tournant de la décennie 2020", précise la Drees. Et une légère augmentation est même observée en 2022 par rapport à 2021 (13) et 2020 (13,1).
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Les tentatives de suicide, mesurées sur les hospitalisations pour gestes auto-infligés (GAI), apparaissent relativement stables - à l’exception de 2020, année du Covid -, au nombre de 77 601 en 2023, soit 128 personnes pour 100 000 en 2023.
Cependant, une hausse "spectaculaire" de ces hospitalisations est notée chez les adolescentes et les jeunes femmes de moins de 25 ans. Cette tendance s’observe depuis 2017, mais semble s’accélérer depuis 2020. Ainsi, 516 femmes de 15 à 19 ans sur 100 000 ont été hospitalisées en 2023 pour GAI, soit plus de quatre fois le taux observé chez les hommes (113 sur 100 000) et en hausse de 46% par rapport à 2017. Une tendance inverse est retrouvée chez les femmes de 30 à 69 ans et chez les hommes de 30 à 59 ans, avec un net recul des hospitalisations pour GAI.
Et, au final, "les inégalités entre les femmes et les hommes se réduisent nettement de 35 à 70 ans, tandis qu’elles ont fortement augmenté entre les jeunes femmes et leurs aînées", précisent les auteurs de l’étude.
Chez les jeunes, le taux de décès par suicide reste faible, cinq fois et demie plus faible que la moyenne (2,4 pour 100 000 contre 13,3). A noter tout de même chez les jeunes femmes : le taux est bas mais a augmenté de près de 40% entre 2020 et 2022, passant de 1,15 à 1,60, contrairement à celui des hommes qui est stable avant 45 ans.
Mais c’est chez les personnes plus âgées que le risque de décès par suicide est le plus élevé. Ainsi, le taux de suicide des personnes âgées de 85-94 ans est de 35,2 pour 100 000, soit trois fois plus que pour l’ensemble de la population. Les hommes de 85 à 94 ans sont le plus touchés : huit fois plus élevé que les femmes du même âge et 25 fois plus que les hommes de moins de 25 ans. En outre, la tendance est à la hausse aussi dans cette catégorie, le taux passant de de 77 à 86 suicides pour 100 000 habitants entre 2021 et 2022.
Références :
D’après la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees)
