Suicide : fort impact du Covid chez les jeunes actifs
La fréquence des suicides et des pensées suicidaires a fortement progressé chez les jeunes travailleurs de 18 à 24 ans au moment du Covid.
De telles tendances concernant la santé mentale avaient déjà été constaté chez les jeunes en général, les étudiants. Pour cette nouvelle étude, les auteurs de Santé Publique France (SPF) se sont intéressés aux adultes de 18 à 75 ans en activité professionnelle. Ils ont utilisé pour cela, les données des "Baromètres santé" 2010, 2014, 2017, 2020 et 2021.
Il en ressort que, au cours de cette période de plus de 10 ans, la prévalence des pensées suicidaires dans cette population a varié, selon les années, entre 3,2% et 4%.
Plusieurs facteurs étaient associés à un risque de pensées suicidaires augmenté en 2021 : un âge entre 18 et 24 ans, le fait de ne pas vivre en couple, de vivre sans enfant une situation financière difficile, un état de santé assez bon ou dégradé, et une consommation quotidienne d'alcool.
L’augmentation la plus forte a été constatée chez les jeunes, et principalement les 18-24 ans, entre 2020 et 2021, soit au début de la pandémie de Covid. Elle a atteint 7,1% dans cette tranche d'âge. En revanche, dans les autres classes d'âge, une augmentation modérée - voire même une diminution - est observée.
C'est également parmi les actifs de 18-24 ans que la proportion la plus élevée de tentatives de suicide était observée en 2017, et "surtout 2020 et 2021, devenant significativement supérieure à celle des autres classes d'âge" précisent les auteurs.
Ces résultats rejoignent les observations de nombreuses études dans la population générale, "témoignant d'une atteinte majeure de la santé mentale des jeunes adultes lors de la pandémie de Covid-19", note Santé publique France.
Chez les hommes, les employés présentaient la prévalence de pensées suicidaires la plus élevée en 2020 et 2021; chez les femmes, il n'y avait pas de différence selon la catégorie socioprofessionnelle. Les secteurs d’activité les plus concernés par les pensées suicidaires étaient l'hébergement et de la restauration ; les raisons invoquées étant, pour part égale, professionnelles et familiales, (autour de 40%). Pour les tentatives de suicide, les motivations étaient avant tout familiales (40-45% des cas), professionnelles ensuite (9%-14%), et exclusivement professionnelles pour 6% des hommes et 2% des femmes. "Si le fait d'avoir un emploi est reconnu comme protecteur vis-à-vis du suicide, l'exposition à certaines situations professionnelles délétères (harcèlement, faible latitude décisionnelle, absence de soutien des collègues et supérieurs...) constitue un facteur de risque important pour la survenue de conduites suicidaires", pointe l'étude.
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