
Médecine générale : les plus de 45 ans globalement satisfaits de leur prise en charge
C’est ce que révèlent les premiers résultats de l’enquête PaRIS de l’OCDE - menée en France par la Drees -, qui vise à mesurer l’expérience et la satisfaction des patients. Jusqu’alors, aucune source ne fournissait de statistiques nationales sur leur ressenti.

En France, les patients de 45 ans ou plus sont globalement satisfaits de leur prise en charge en médecine générale. C’est ce qui ressort des premiers résultats de l’enquête Patient-reported indicator survey (PaRIS*), ou “enquête sur les indicateurs renseignés par les patients”. Celle-ci pour but “d’analyser l’effet des pratiques des médecins sur l’expérience du patient et son état de santé et de comparer les pratiques entre les différents membres de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) participant à l’enquête” (19 pays), explique la Drees, le service statistique ministériel chargé de la mener en France, dans un dossier consacré.
Menée entre août et décembre 2023 en France, cette enquête a permis de collecter de l’information auprès de plus de 15 700 patients de 45 ans ou plus - en France métropolitaine et dans les DROM - ayant déclaré un médecin traitant (libéral ou salarié), et l’ayant consulté au moins une fois au cours des six derniers mois. Les indicateurs utilisés : PREMS pour l’expérience des soins par le patient (Patient-reported experience measures) et PROMS sur les résultats obtenus en termes d’état de santé (Patients-reported Outcome Measures). Si l’enquête vise à analyser en particulier la prise en charge et le suivi des patients atteints de pathologies chroniques, elle ne s’y limite pas.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
Le généraliste, premier interlocuteur
Il en ressort que les généralistes sont les premiers interlocuteurs de ces patients : fin 2023, 77% ont déclaré consulter un seul et même médecin généraliste pour la plupart de leurs problèmes (le même médecin depuis plus de dix ans pour la moitié). Plus rares sont ceux consultant un seul spécialiste (2%) ou un autre professionnel de santé (5%). Et 16% consultent plusieurs professionnels.
La proportion à consulter un seul et même généraliste est moins élevée chez les hommes (14%) que les femmes (18%), chez les plus âgés (15 % des 75 ans ou plus contre 17% des moins de 65). Aussi, 30% des personnes se déclarant en mauvais état de santé indiquent ne pas consulter un seul professionnel et 7% un seul médecin spécialiste. Celles qui déclarent souffrir d’au moins une maladie chronique sont aussi, proportionnellement, plus nombreuses à voir différents professionnels (18%) ou un seul médecin spécialiste (3%).

La moitié des patients de 45 ans ou plus consultant habituellement un seul et même généraliste disent l’avoir consulté au moins quatre fois au cours des 12 derniers mois (un état de santé moindre en augmente le nombre). À état de santé donné, les femmes déclarent davantage de consultations 52% vs 47%). De même, plus le niveau de vie du patient est faible, plus ce nombre augmente ; plus l’accessibilité aux médecins généralistes est élevée, plus il augmente (cela concerne surtout ceux souffrant de maladies chroniques).Cumuler plusieurs maladies chroniques en augmente aussi le nombre : 68% des patients déclarant en souffrir d’au moins deux ont consulté leur généraliste quatre fois ou plus, contre 45% des patients en déclarant une seule; et 25% de ceux n’en déclarant aucune.
Le motif de la dernière consultation de ces patients chez un généraliste ? Souvent lié à un problème de santé de longue durée, que ce soient des soins courants (48%), ponctuels (10%). Et 14% pour des soins préventifs généraux. 28% des patients ont pu l’avoir le jour même ou le lendemain. Mais dans 26% des cas, le délai a été supérieur à une semaine. Les délais d’attente déclarés par les plus âgés sont généralement plus longs que les plus jeunes, ils varient aussi en fonction du degré d’urgence… De même, plus le degré d’accessibilité potentielle à des généralistes est moindre, plus le délai est élevé. Mais au final, seuls 13% considèrent que le délai d’attente a été un problème.
Peu d’expériences négatives
Quant au déroulé de cette dernière consultation, 95% trouvent que le médecin généraliste a accordé assez de temps. Cette part décroît légèrement selon l’état de santé déclaré : 97% pour les patients se déclarant en excellente santé contre 89% en mauvais état de santé. En outre, 79% ont trouvé que les explications étaient faciles à comprendre, 18% plutôt faciles (cela est moindre chez les patients les plus âgés ou ayant un plus faible niveau d’éducation).
Basé sur le ressenti de la dernière consultation, il apparaît aussi qu’en grande majorité, ces patients font confiance au généraliste : 83% déclarent qu’il leur a absolument inspiré confiance, 15% dans une certaine mesure, 2% seulement pas vraiment ou absolument pas. Lorsque la consultation était liée à un nouveau problème de santé (premier contact ou suivi), la part absolument en confiance est un peu plus faible : 78%.

Concernant la qualité de cette dernière consultation : 23% des répondants la jugent d’assez bonne ou de bonne qualité, 75% très bonne ou excellente, et seul 1% comme de mauvaise qualité. Les plus âgés (75 ans ou plus) jugent en moyenne moins favorablement leur dernière consultation, en particulier parmi les patients au plus faible niveau de vie. De même, les patients habitant des communes où l’offre de soins en médecine générale est plus faible, déclarent un peu moins fréquemment que leur dernière consultation chez le généraliste était très bonne ou excellente.
Il apparaît enfin que peu de patients aient eu d’expériences négatives (rendez-vous trop tardif, erreur de diagnostic ou de traitement, mauvaise communication entre professionnels de santé) avec leur médecin traitant au cours des douze mois écoulés : 83 % déclarent n’avoir rarement ou jamais rencontré un problème, 12% parfois, et seuls 5% souvent (plus fréquent chez les plus jeunes).
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