
Pour les médecins et étudiants, la lutte contre les violences "passe d'abord par l'amélioration des conditions de prise en charge"
Plusieurs syndicats d'étudiants et de médecins, ainsi que le Conseil national de l'Ordre, ont proposé, mercredi 19 mars, des mesures pour lutter efficacement contre les violences faites aux soignants. Pour ces représentants, le renforcement des sanctions encourues par les auteurs de violence ne résoudra pas tout.

Il y a une semaine, plusieurs professions de santé se mobilisaient contre les violences envers les soignants. Les organisations représentatives des médecins partageaient alors deux constats "inquiétants". Le premier est, qu'en matière de sécurité des praticiens, les dispositifs sont nombreux mais "méconnus" ou "inopérants" ; le second est que "la pénurie médicale prend en étau les médecins" qui sont à la fois victimes de la pression exercée sur le système de santé et "tenus injustement responsables par certains patients de sa dégradation". C'est ce que qu'affirment plusieurs organisations étudiantes et de médecins*, ainsi que le Conseil national de l'Ordre (Cnom), dans un communiqué commun, diffusé ce mercredi 19 mars.
Les représentants des carabins, praticiens et le Cnom y indiquent que, malgré les dispositifs de lutte contre les violences déjà mis en place des dernières années, "il y a un enjeu majeur à accélérer la connaissance de ces dispositifs". Il faut également "en assurer [une] déclinaison territoriale pour offrir une réponse concrète et opérationnelle aux médecins sur le terrain", écrivent-ils.
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Nathalie Hanseler Corréard
Oui
Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus
Pour les signataires de ce communiqué, le renforcement des sanctions encourues par les auteurs de violences envers les soignants – largement soutenu par la communauté médicale – "ne résoudra pas à lui seul les difficultés". "La lutte contre [ces] violences […] passe d'abord par l'amélioration des conditions de prise en charge de la population", insistent les représentants syndicaux et l'Ordre. "Il faut réduire la pression sur le système de santé si on veut combattre les comportements très inquiétants qui découlent des difficultés d'accès aux soins de plus en plus régulièrement."
Les organisations signataires défendent ainsi toutes les propositions visant à "améliorer l'attractivité de l'exercice médical et la prise en charge des patients". Elle demandent, par ailleurs, "une meilleure régulation des demandes de certificats médicaux non obligatoires", qui peuvent mettre les médecins dans des situations délicates en cas de refus d'y répondre.
Enfin, ces représentants proposent d'orienter les campagnes de sensibilisation contre les violences "sur le rôle" des praticiens, "afin d'éclairer les patients sur "ce qu'un médecin peut faire ou refuser de faire, et limiter ainsi les frustrations d'une patientèle qui se perd dans le système de santé".
*Le communiqué est signé par Jeunes médecins, le Conseil national de l'Ordre des médecins, le SML, Avenir Spé, la CSMF, l'Isnar-IMG, l'Isni, Reagjir et MG France.
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