
Des travaux d'intérêt général pour avoir défiguré un généraliste : le parquet fait appel
Le parquet de Bobigny a décidé de faire appel de la condamnation à trois semaines d'intérêt général et 2 000 euros d'amende d'un patient pour avoir violemment agressé un médecin généraliste fin 2024. La communauté médicale avait dénoncé cette peine, jugée trop clémente.

L'affaire n'est pas terminée. Après la condamnation d'un homme à trois semaines de travaux d'intérêt général, 2 000 euros d'amende et une interdiction de paraître au cabinet médical pour avoir agressé un médecin fin 2024, le parquet de Bobigny a décidé de faire appel. "Je suis très content, la justice m'a reconnu. Je remercie le conseil de l'Ordre des médecins pour son soutien", a réagi auprès du Figaro le Dr Mohamed Oulmekki.
Ce généraliste de 64 ans, installé à Drancy en Seine-Saint-Denis, a été violemment frappé par l'un de ses patients en novembre dernier. Souffrant d'une triple fracture du nez, il avait porté plainte dès le lendemain de son agression et avait fermé les portes de son cabinet pendant un mois et demi.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
Son agresseur, un homme de 22 ans, a été condamné jeudi 13 février par le tribunal judiciaire de Bobigny a trois semaines de travaux d'intérêt général. Une décision jugée "ridicule" par la communauté médicale, qui appelle les praticiens à fermer les portes de leur cabinet le 12 mars pour protester contre ces violences.
Une pétition lancée
Une pétition a même été lancée la semaine dernière, par une "citoyenne en colère", pour dénoncer ''l'injustice subie" par le Dr Oulmekki. "Le tribunal a rendu un verdict incompréhensible et scandaleux", peut-on lire dans cette pétition, qui réunit plus de 2 700 signatures. Le jugement du 13 février, "loin de rendre justice à la victime, envoie un message d'impunité désastreux. Il légitime les violences faites au[x] personnel[s] de santé, des femmes et des hommes dévoués qui consacrent leur vie à soigner et à protéger les citoyens", est-il écrit.
Le parquet de Bobigny a finalement annoncé faire appel de cette décision, et un nouveau procès aura donc lieu dans les prochaines semaines. "Nous nous réjouissons de l’appel du parquet et espérons que la justice saura tenir compte de l’importance et de l’impact que sa décision peut avoir dans le processus de guérison de la victime après une telle agression", a indiqué l'avocate du praticien, Me Besma Maghrebi-Mansouri, citée par Le Figaro.
[avec Le Figaro et Le Parisien]
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