Cancer pulmonaire, vésical, du col utérin... Des résultats prometteurs au congrès de l'Esmo 2023
34 000 oncologues pour la moitié européens, des communications qui ont fait l’objet d’au moins 8 publications dans le NEJM en temps réel... l’édition 2023 de l’ESMO, qui couvrait des sujets particulièrement divers (de la prévention aux nouvelles stratégies de traitements) a été extrêmement riche. La production scientifique, qui regroupait au total 250 communications orales et “mini-orales“ rythmées par les 3 sessions présidentielles qui regroupaient chacune 5 abstracts “transformants“, a couvert tous les organes et en particulier ces zones phares : poumon, sein, sphère gynécologique, urogénitale, tête et cou.
Poumon : gain de survie important
Le poumon a probablement fait l’objet des communications parmi les plus prometteuses avec la confirmation de l’immunothérapie dès la première ligne dans les situations localisées, gains en survie sans progression (SSP) et en survie globale (SG) à l’appui. « L’un des fils rouges de cet Esmo est effectivement l’immunothérapie, passée de la fin de ligne à la 1ère ligne en situation adjuvante ou néoadjuvante : les résultats y sont d’ailleurs encore meilleurs », relève le Pr Jean-Yves Blay, président d’Unicancer. Tendance lourde aussi des thérapies ciblées en 1ère ligne ou précocement pour le cancer du poumon, en réalité « partagé » en de multiples cancers différents, et notamment pour les cancers ALK mutés : la thérapie ciblée remplace en traitement adjuvant la chimiothérapie (pourtant le standard des cancers du poumon à risque de rechute, mais en l’occurrence ici battue à plate couture), avec un gain de SSP en absolu de 35 %. Le gain en SG devrait être massif et la guérison même possible pour un sous-groupe (porteur d’une anomalie de la protéine RET) de ces cancers mutés ALK (600 patients en tout, sous-groupe de sous-groupe, à identifier donc). S’agissant des cancers du poumon toujours, les meilleures indications pour un anticorps conjugué (antibody drug conjugate ou ADC) doivent être caractérisées, l’étude Tropion-Lung01 ayant mis en évidence un bénéfice sur la SSP pour les sous-types d’adénocarcinomes d’histologie “non squameuse“ et ce, avec un profil de sécurité acceptable. Sur les cancers à petites cellules, orphelins de la recherche et de traitements spécifiques, un nouvel activateur des cellules T, qui fait le pont entre cellules immunes et cellules cancéreuses, est en phase 2 avec des taux de réponse (de SSP) encourageants. « A suivre encore, un essai pantumeur Destiny avec un ADC qui reconnaît certes la tumeur (sein ou poumon), mais aussi les cancers qui surexpriment le même antigène : un modèle d’essais, “basket“, qui annonce les thérapies anticancéreuses de l’avenir, des traitements que l’on dit “agnostiques"», observe la Dre Muriel Dahan, directrice de la Recherche et du Développement d’Unicancer.
Vessie et col utérin : vers un changement des pratiques
Pour le cancer du sein, l’essai de phase 3 Tropion-Breast 01, présenté en session présidentielle, objective l’efficacité et la sécurité d’un ADC (le datopotamab deruxtecan ou Dato-DXd) sur des cancers métastatiques RH+/HER-. Il s’agit maintenant de décider du placement de cette nouvelle option thérapeutique qui permet une amélioration de la SSP de 33 %. Enfin, la recherche conduite au sein d’Unicancer présentée lors de cette édition de l’Esmo, en deux sessions miniorales et 7 posters, concerne en particulier les cancers du canal anal, colorectal, du col utérin, de la vulve et du vagin, de la tête et du cou.
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