“À un moment politique qui va être crucial pour le financement de l’accès aux soins et l’attractivité des carrières médicales hospitalières et libérales”, le syndicat Jeunes Médecins veut alerter sur la “multiplication des ‘proximités familiales’ au sein des lieux de pouvoir” et souhaite avoir “la certitude qu’elles n’auront pas d’influence sur les décisions publiques à venir”, indique-t-il dans un communiqué. C’est pourquoi, il a décidé de former un recours “pour excès de pouvoir” contre le décret de nomination d’Aurélien Rousseau à la tête du ministère de la Santé et de la Prévention et contre l’avis de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) estimant “qu’aucun conflit d’intérêt n’est constitué”.
Ce que reproche le syndicat du Dr Emmanuel Loeb, c’est que l’épouse du ministre est Marguerite Cazeneuve, actuellement numéro 2 de la Caisse nationale d’Assurance maladie, “que son beau-père est député de la majorité et rapporteur sur le budget, que son beau-frère est également député de la majorité et que sa belle-mère est l’une des dirigeantes d’un groupe pharmaceutique américain”. Si Jeunes Médecins ne veut pas “mettre en cause la probité des uns ou des autres”, il tient toutefois à “lever le doute sur l’influence que peut jouer cette proximité sur les décisions publiques”.
Pour le syndicat, les médecins ont d’autant plus besoin de cette transparence que les attentes sont “nombreuses vis-à-vis de la Cnam et du ministère. “Dans la situation du ministre de la Santé et de la Prévention, la HATVP a circonscrit le risque à un conflit d’intérêt personnel et non institutionnel”, souligne-t-il. “Il n’y a pas de conflits d’intérêts, mais ce faisant, l’autorité ne questionne pas le doute que peut faire naître une proximité personnelle sur la gestion publique des sujets traités par ces deux institutions”, insiste encore son président.
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