"L’hôpital n’a pas besoin d’internes pour fonctionner ? Alors voyons comment il fonctionne sans nous !", lance le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) dans un communiqué daté du 17 mars. Avec l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), ils annoncent la tenue de la première Journée internationale sans internes, qui aura lieu le 28 avril prochain. Se sentant méprisés, les carabins vont déposer un préavis national de grève reconductible pour cette date. Cela permettra "aux services, prévenus longtemps en avance, de s’organiser de manière à pouvoir fonctionner sans internes une journée". Cette date du 28 avril n’a pas été choisie au hasard puisqu’il s’agit du dernier jour ouvré du stage d’hiver. Ainsi, écrit le SIHP, les internes ne subiront pas "de répercussion sur la fin de stage". Par cette action, les internes souhaitent rappeler "au Gouvernement et à la population l'importance de notre travail de soignants et l'impact que notre absence a sur le système". Car s’ils représentant "près de 40% du personnel médical dans les CHU", d’après une étude de la Drees de 2013, les jeunes sont considérés "comme des médecins corvéables quand il s'agit de maintenir l'hôpital à flot", dénonce le SIHP, "mais comme des étudiants lorsqu'il s'agit de leur montrer de la considération". "Arrêtons de brader notre travail !", réclament-ils. Lors de cette Journée nationale, les grévistes défendront trois revendications principales. A commencer par une revalorisation salariale "de tous les échelons" de "300 euros par mois". A l’heure actuelle, leur "indemnisation dérisoire" les "met en difficulté" et est "en totale inadéquation avec la quantité et la technicité du travail" qu’ils effectuent, dénonce le SIHP, qui rappelle "qu’un interne en début de 3ème cycle gagne en moyenne 6,4 euros/heure", "moins que le SMIC horaire pour un travail à BAC +6". Le syndicat d’internes parisiens et l’Isni militent par ailleurs pour la mise en place d’une "indemnité logement" qui serait "indexée sur le prix du loyer" et "ne pouvant être inférieure à 300 € par mois" pour les carabins non logés. Objectif : lutter contre les inégalités.
Enfin, ils réitèrent leur demande de création d’un "dispositif fiable, objectif et accessible de décompte horaire du temps de travail des internes", "indispensable" pour les "protéger". Car bien que le Conseil d’Etat ait rappelé en juin dernier l’obligation pour les hôpitaux de se doter d’un dispositif de la sorte, "aujourd’hui, toujours aucune solution n’a été proposée", pointe le SIHP. Et ce malgré la mise en demeure de 400 établissements pour non-respect de cette obligation par les syndicats en juillet et, en novembre, le dépôt de 28 plaintes contre l’ensemble des CHU.
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