Mission urgences : pourquoi le représentant des médecins libéraux irrite MG France

02/06/2022 Par Aveline Marques
Urgences
Dans un communiqué diffusé ce jeudi 2 juin, le syndicat de médecins généralistes fustige le "mauvais choix" du Gouvernement, qui a fait du président de la Conférence nationale des présidents d’URPS médecins libéraux le représentant de la médecine de ville dans la "mission flash" sur la crise des urgences pilotée par le Dr François Braun.  

 

Chargé par Emmanuel Macron d’identifier "les premières solutions opérationnelles" qui permettront d’assurer la continuité des soins urgents cet été, le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France, sera "entouré d’un groupe restreint de professionnels, libéraux et hospitaliers"» : le Pr Karim Tazarourte, président de la Société Française de médecine d’urgence, le Dr Delphine Tortiget, médecin généraliste, Thomas Deroche, DG de l’ARS Normandie… et le Dr Antoine Leveneur, président de la Conférence nationale des présidents d’URPS-Médecins libéraux.  

Un choix qui, visiblement, dérange le syndicat MG France. Dans un communiqué, diffusé ce jeudi matin, les généralistes fustigent le "mauvais choix" du Gouvernement et "s'étonne que le rôle majeur des syndicats soit ainsi contourné", "par méconnaissance ou par un excessif souci de simplification". 

 

"Insupportable"

Le syndicat rappelle que non seulement la CN URPS "ne regroupe pas tous les présidents d’URPS" (les régions Ile-de-France et Occitanie font bande à part), mais ne peut pas à ses yeux représenter la médecine libérale "dont la représentativité est mesurée lors des élections professionnelles". "Qu’une organisation sans aucune légitimité – de notre point de vue - représente les médecins libéraux nous semble insupportable", insiste le Dr Jacques Battistoni, le président de MG France, joint par Egora. "Le syndicat s’est toujours opposé à ce que la Conférence nationale des présidents d’URPS ait un rôle politique", rappelle-t-il. Quant au communiqué de la dite conférence, qui se "félicite" d’avoir été ainsi choisie pour porter la voix des libéraux, "c’est un faux pas", assène Jacques Battistoni. 

Contacté à son tour par Egora, le Dr Antoine Leveneur (encarté FMF) a regretté une réaction digne "de la cour de récré". Taclant MG France qui ne représente que "30% des 24% de médecins généralistes qui ont voté aux dernières élections URPS", le président de l’URPS-Normandie, généraliste et voisin de Jacques Battistoni, rappelle que les URPS, qui se sont vu confier par la loi la mission d’organiser les soins au niveau régional, ont un rôle prépondérant dans l’émergence des CPTS, des maisons de santé et des soins non programmés, entre autres. Rôle qu’il aimerait voir encore accru… 

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