Après bientôt deux ans de pandémie, les tensions se font de plus en plus ressentir au sein de la population. Première porte d’entrée vers les soins, les médecins libéraux, déjà éprouvés par cette lutte contre le virus, font de plus en plus souvent face à l’agressivité de certains patients, et à de nombreuses incivilités. Leurs secrétaires et assistantes ne sont pas épargnées. En Eure-et-Loir, des praticiens ont témoigné de ces difficultés auprès de L’Echo républicain. "Quand j’étais interne dans le département, entre 2010 et 2014, [...] je constatais déjà que les secrétaires se faisaient régulièrement enguirlander. [...] Aujourd’hui, c’est quotidien et ça concerne aussi bien les médecins que le personnel administratif. Je reçois tous les jours des messages de médecins qui me disent qu’ils se sont fait agresser ou qu’on leur a volé ceci ou cela", explique le président du Conseil de l’Ordre du département, le Dr Julien Cottet. Selon le médecin allergologue à Chartres, "dans 99% des cas", les agressions envers les personnels sont liées aux déserts médicaux. "Les patients ne comprennent pas qu’un médecin généraliste ne puisse pas prendre de nouveaux patients", déplore-t-il. Il ajoute que les médecins se voient quant à eux principalement reprocher les délais de rendez-vous, les arrêts de travail…
Si la plupart du temps, l’agressivité des patients ne dépasse pas les insultes verbales, certains s’en prennent physiquement à leur médecin. Le Dr Cottet a été séquestré récemment. Un homme "avait triché sur Doctolib, est entré dans mon cabinet avec ses deux gamins, sans lettre de recommandation du médecin et sans carnet de santé. Il voulait que je voie ses enfants. Je lui ai fait remarquer qu’on n’entre pas comme ça chez un médecin. Il a fermé la porte à clef et il m’a séquestré dans le bureau, en m’empêchant d’en sortir." Face à cette violence dans les cabinets, plusieurs praticiens du département, dont le président du CDOM , ont fait le choix d’installer des caméras de surveillance. Un moyen également de repérer les vols, nombreux, de papier toilette, journaux, gel hydroalcoolique, et même de tableaux, objets ou décorations qui se trouvent dans la salle d’attente ou le bureau des médecins, rapporte le Dr Cottet, qui appelle à l'apaisement général. [avec L’Echo républicain]
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