L’attente des médecins "est plus brûlante encore après la crise sanitaire que nous avons traversée collectivement" estime le Cnom qui attend beaucoup du Ségur de la Santé. "Les conditions d’exercice à l’œuvre durant l’épidémie ne pourront être transposées en l’état à l’avenir. Elles devront cependant inspirer les orientations futures", écrit l'institution ordinale qui attend une "véritable réforme". Divisés en quatre parties, les propositions de l'Ordre se penchent sur les principaux problèmes rencontrés avant et pendant la crise sanitaire : les liens avec les territoires, les liens entre hôpital, ville et secteur privé, le financement et la carrière médicale ainsi que la prévention.
Depuis 2015 le Cnom insiste sur l'importance du territoire dans la réforme du système de santé. Dans cette optique, l'institution propose de donner la compétence santé aux communautés de communes, en soutien du rôle central des professionnels de santé de proximité. Elle souhaite créer au sein des communautés de communes des conseils territoriaux de santé, organisant et coordonnant les acteurs de santé locaux, quelle que soit leur configuration (MSP, CPTS, exercices regroupés, hôpital de proximité, etc.). L'objectif est de faire émerger une démocratie sanitaire de décision. L'Ordre propose d’étendre cette démocratie sanitaire dans l’enceinte de l’hôpital. Si le sujet revient régulièrement dans le débat, l'Ordre rappelle l'importance de...
créer un nouveau pacte entre l’hôpital, la ville et le secteur privé. "L’une des fragilités principales de notre système de santé, évoquée par l’ensemble de ses acteurs, est le cloisonnement presque absolu entre l’hôpital et les autres secteurs de soin et le fonctionnement en silos", constate l'institution. "Cela nuit gravement à la qualité, à la pertinence et au coût des soins" ajoute-t-elle. L’Ordre propose donc de renforcer l’ouverture des GHT, les investissements dans le repérage des troubles mentaux ou la facilitation de la mixité des exercices entre l’hôpital et les secteurs libéral ou privé. Le Cnom souhaite également généraliser définitivement l’usage du Dossier médical partagé qui "doit devenir la règle". Cela pourra permettre de redynamiser les échanges entre médecin traitant et médecin hospitalier en cas de prise en charge hospitalière. L'Ordre insiste également sur la nécessité de refonder le pacte liant l’université à la médecine de ville.
Dans la lignée de l'amélioration des relations ville / hôpital, l'Ordre propose de créer un baromètre du temps médical. L'institution ordinale souhaite également que soit mis en place un financement spécifique dédié à la qualité de vie des soignants ou encore harmoniser leur couverture sociale. Enfin, le Cnom réitère sa proposition de recertification des médecins pour "valoriser tout au long de leur carrière, les acquis d’expérience". Au-delà du Ségur, l'institution ordinale rappelle l'importance de renforcer la prévention médicale, de revaloriser la médecine scolaire et le rôle des médecins de PMI et d'identifier et valoriser des missions de Santé publique.
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