[PHOTOS] Refusant d'être des "variables d'ajustement", les internes de MG bloquent l'ARS d'Ile-de-France
"Internes mal formés = patients mal soignés", peut-on lire sur l'une des banderoles déployées ce lundi matin par les internes de médecine générale devant le siège de l'ARS d'Ile-de-France. Réunis en assemblée générale vendredi, les carabins ont décidé de bloquer la nouvelle procédure de choix de stage décrétée la semaine dernière par l'ARS après l'annulation de la précédente. "Personne n'a choisi, les internes sont solidaires", annonce le Syndicat représentatif parisiens des internes de médecine générale sur sa page Facebook.
D'après le syndicat, 462 internes de médecine générale "ancien régime" et en phase d'approfondissement (soit les étudiants qui s'apprêtent à entamer leur 2ème et 3ème année d'internat) se sont vu annuler leur choix de stage, à quelques jours de leur prise de poste prévue le 1 novembre. En cause : une "inadéquation trop importante" entre les besoins des services et le nombre de postes pourvus suite à la procédure de choix qui s'est déroulée les 8 et 9 octobre. Quelques 200 postes sont restés vacants, notamment dans les services pédiatrie des hôpitaux situés en petite et grande couronne parisienne, faisant craindre "une crise sanitaire". Prétextant une "rupture d'équité" suite à la participation à la procédure d'un interne qui avait déjà validé ses 6 semestres, l'ARS a décidé de tout recommencer à zéro, modifiant au passage la liste des postes proposés. Or, pour le SRP-IMG, ce n'est pas un hasard si ces postes de pédiatrie n'avaient pas été choisis par les internes ils sont soit considérés comme "médiocres" sur le plan pédagogique, soit ils exposaient à des difficultés organisationnelles, les internes n'étant pas assez nombreux "pour constituer des emplois du temps et des lignes de garde dans de bonnes conditions en hiver". L'octroi par l'ARS d'une "compensation financière" de 400 euros brut mensuels pour les internes obligés de changer de stage n'est pas suffisante aux yeux du syndicat, qui demande aujourd'hui à ce que la liste des postes soit de nouveau modifiée avec la réouverture de 20 postes de gynécologie et de médecine adulte polyvalente et la fermeture de deux stages de pédiatrie "de mauvaise qualité pédagogique". "Les internes sont des médecins en formation et doivent être avant tout dans des stages formateurs, avant d'être la variable d'ajustement de la démographie médicale", lance le SRP. Une délégation a été reçue par l'ARS. D'après nos informations, l'ARS se serait engagée à venir évaluer les terrains de stage dans un mois. Les tutelles auraient par ailleurs laissé entendre qu'en cas de persistance du blocage, les internes pourraient être assignés.
Dénonçant leurs conditions de formation (rémunération, non respect du temps de travail et du repos de sécurité) ainsi que le manque de moyens pour l'hôpital, les internes de médecine générale du SRP ont décidé d'appeler, à leur tour, à faire grève et à manifester le 14 novembre prochain.
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