C’est une décision qui a provoqué la colère des internes en médecine générale. Lundi 21 octobre, l’ARS Île-de-France a annoncé relancer une procédure de choix de stage pour tous les internes en médecine générale de la région. Officiellement pour un incident "constitutif d'une atteinte au principe d'égalité", mais cette décision intervient alors que de nombreux postes d'internes demeuraient vacants en pédiatrie, notamment dans des établissements de la grande couronne parisienne. Il y a une semaine, dans un communiqué, plus d’une vingtaine de chefs de services de pédiatrie s’étaient en effet alarmés du manque d’internes de médecine générale dans leurs hôpitaux et disaient craindre “une crise sanitaire”, “à la suite d'ouvertures de postes décidées sans concertation avec les représentants des services de pédiatrie d'Île-de-France”. A ce stade, 159 postes étaient non pourvus sur les 327 postes ouverts.
Dans un courrier adressé lundi 21 octobre à Agnès Buzyn, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a demandé à la ministre une nouvelle répartition des internes. “La situation qui risque de se poursuivre à compter de ces prochains jours sera une source d’angoisse forte pour de nombreux parents, présente le risque d’une qualité de soins dégradée pour les jeunes patients et va accroître la pression sur des personnels soignants déjà fortement mis à contribution”, écrit-elle.
400 internes concernés, dont Marine Lorphelin
L’annulation concerne les internes “ancien régime” et en “phase d’approfondissement” (2ème et 3ème année d'internat), soit environ 400 personnes. D’après un communiqué publié sur leur page Facebook, le SRP-IMG (Syndicat représentatif des internes en médecine générale de Paris) explique que l’ARS a découvert qu’un interne qui ne devait pas participer à la procédure de choix, puisqu'il avait déjà validé ses 6 semestres, avait été appelé par erreur sur la liste, privant mécaniquement une autre personne de cette place. L’ARS justifie ainsi son choix de relance de procédure par un incident “constitutif d’une atteinte au principe d’égalité”... et en profite pour inciter, dans un communiqué, les internes à se diriger vers la pédiatrie : “Le directeur général de l’ARS Île-de-France a décidé que la commission de répartition de médecine générale serait à nouveau convoquée dès ce mardi 22 octobre afin de proposer une nouvelle répartition des postes permettant que les hôpitaux de petite et grande couronne disposent d’un plus grand nombre d’internes de médecine générale en pédiatrie et qu’il soit remédié à la situation particulièrement dégradée issue de la première procédure. Cela passera par un ajustement du nombre de postes proposé au choix des internes qui, lors de la précédente commission, avait été calibré à un niveau trop élevé. Ainsi, la répartition non pertinente des postes dans les services de pédiatrie accueillant des internes de médecine générale d’Île-de-France pourra être largement corrigée."
Internes de médecine générale en Île-de-France : relance de la procédure de choix dès ce mardi 22 octobre https://t.co/QqNWdb4dTI pic.twitter.com/rAXs1GKoqx
— ARS Île-de-France (@ARS_IDF) 21 octobre 2019
Le syndicat précise pourtant que suite à la crise, il avait eu “l'assurance que les choix ne seraient pas refaits pour un motif sanitaire, qui est non valable vu que nous sommes des étudiants en formation et non indispensables au fonctionnement des services”. Il doit être reçu dans la journée et a annoncé organiser rapidement une assemblée générale extraordinaire devant les inquiétudes manifestées sur les réseaux sociaux par tous les internes concernés, tout en précisant qu’il n’y avait “aucun retour possible”, “les raisons de l’annulation étant strictement administratives”. L’Isnar-IMG a de son côté demandé à être reçu par le ministère. L’ARS promet de faciliter la procédure de choix par procuration, “consciente de la difficulté potentielle pour certains internes de se rendre disponibles”. Mais le timing est extrêmement serré : les nouvelles procédures de choix auront lieu le 28 et le 29 octobre, alors que le semestre d’hiver commence le 4 novembre. Une décision "inadmissible" pour Marine Lorphelin, qui figure parmi les 400 internes concernés. "On est considérés comme des pions, pour remplir des trous", a dénoncé l'ex-Miss France sur Instagram.
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