Les ventes de génériques marquent le pas ces dernières années dans l'Hexagone. Lobbying industriel, réticence des patients, manque d'entrain des médecins, taille réduite du répertoire de génériques : une enquête du Figaro se penche sur les facteurs qui font de la France un des derniers pays européens en la matière. Les génériques ont deux effets magiques : d'abord, ils font baisser le prix des princeps (de 20 % en moyenne), et ils sont eux-mêmes moins coûteux (de 40 % en moyenne). L'emploi des génériques tend pourtant à marquer le pas ces dernières années, révèle Le Figaro dans ses pages saumon. Ils représentent par ailleurs 37 % du marché du médicament, contre 70 % aux Pays-Bas ou 80 % en Allemagne. Pourquoi un tel hiatus ? À la différence des pharmaciens, qui proposent une substitution à leur client dans huit cas sur dix, les médecins sont encore peu enclins à prescrire des génériques ab initio. "Cela leur prend du temps d'expliquer une telle démarche pendant la consultation", indique le Gemme, qui milite pour une incitation financière plus franche que les indicateurs Rops actuels. Le lobby des génériqueurs pointe également les inquiétudes des patients et le lobbying des fabricants traditionnels. Mais pour Le Figaro, c'est surtout la faible ampleur du répertoire des génériques qui différencie la France de ses voisins, en raison de critères de sélection plus stricts. Les collyres et les produits inhalés s'apprêtent seulement à y faire leur apparition, le ministère de la Santé s'étant fixé un objectif de 50 % de médicaments substituables d'ici l'année prochaine. Le prix déjà réduit des princeps en France est aussi un frein – plutôt positif – au développement des génériques.
Les pouvoirs publics ont en tout cas à cœur d'accroître la part des génériques en France pour se rapprocher des autres pays européens, via deux mesures annoncées par Agnès Buzyn à l'occasion du PLFSS 2019. À compter de 2020, et sauf justification médicale, le remboursement de l'Assurance maladie se fera sur la base du prix des génériques. Par ailleurs, le médecin devra justifier la mention "non substituable" par des critères médicaux objectifs, choisis au sein d'une liste établie par l'ANSM. [Avec Le Figaro]
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